Jeudi 14 novembre
Beau
temps comme chaque matin. Je commence la journée après le petit déj (Vola a
trouvé des petits gâteaux délicieux) par un exercice comptable puisqu'il faut
examiner le compte projet pour pouvoir payer Gabriel et sa société ECAE.
Jonglage entre euros et aryaris et on finit par y voir clair. Papiers
signatures tampons, tout va bien. Raymond, le maire de Sahanivotry, passe me
voir, du coup ça change mes plans car on se donne rendez-vous pour demain
matin. J'y retournerai la semaine prochaine pour visiter des écoles
J'en
profite pour prendre la moto et filer à Vinaninkarena et aller voir l'EPP pour
donner la correspondance scolaire de l'école Dacier d'Angers. Quand j'arrive (à
l'improviste et sans arrière pensée) pas de directrice, on me dit qu'elle est
partie manger (?), et peu d'instits qui surveillent l'ensemble des élèves (700
quand même) dans la cour. Je me promène et me rend vers les nouvelles
toilettes. Catastrophe, je vois des enfants faire la queue devant les anciennes
toilettes puantes et crasseuses, qui devaient être détruites, tandis que les nouvelles
sont désertées. J'essaie de comprendre pourquoi les vieilles chiottes ont été
réparées par les enseignants FRAM. Il paraît que certains enfants ont peur des neuves…
Ce
matin en plus il n'y a pas d'eau. Pas de lave mains. Quand je vais du côté
pissoir garçon, une instit préscolaire me dit qu'on y trouve assez souvent des
excréments… Quand au pissoir filles l'écoulement est bouché et la porte à
ressort ne marche plus. J'en parle ce soir à Gabriel qui m'assure que les
réparations sont déjà prévues mais que l'école de Mahmandry lui a pris tout son
temps. Il me confie aussi à propos de ce gros chantier qu'il a subi du coulage
(ciment ey peinture) quand lui, Flavien ou Jo n'étaient pas là. je lui dit que
c'est assez universel, mais ça ne le console pas. Je reste encore dans l'école.
Le chef ZAP (responsable de la vie scolaire de Vinaninkarena) arrive et je lui
demande pourquoi on ne l'a pas vu hier. Le chef CISCO l'aurait convoqué pour
régler une sombre histoire de directeur qui a piqué dans la caisse et s'est
fait prendre les doigts plein de confiture. Bon.
Je
vais quand même voir la classe qui fait la correspondance scolaire tandis que
l'institutrice reste avec le chef ZAP. Ce CM2 est très réactif une fois les 2
ou 3 premières minutes passées. Ouf un moment bien sympa dans cette matinée !
Je retourne saluer le maire, reprendre la moto chinoise et je repars pour
Manandona.
En
chemin, je m'arrête pour filmer trois paysans qui passent la sarcleuse dans une
rizière. C'est un travail pénible qui améliore bien le rendement et nettoie les
parcelles. J'apprendrai un peu plus tard qu'il s'agit là d'une technique recommandée par le SRA (Système de Riziculture Améliorée) préconisé par le ministère de l’agriculture,
En les quittant je suis interpelé par un groupe de femmes assises au
bord de la route et qui viennent de finir le repiquage d'une grande parcelle.
Elles ont partagé aussi un grand plat de riz chaud qu'une d'entre elles a
apporté.
Les repiqueuses pendant la pause d&jeuner |
Elles me proposent de me joindre à elles… Je refuse en disant qu'on
m'attend. Une autre a su que je donnais des photos alors à sa demande je fais
quelques images avec plaisir.
Avec
tout ça je ne suis pas allé au marché
aujourd'hui. Je mange seul et file faire une sieste, un peu dépité quand même.
Après les émotions d'hier on ne peut être tous les jours sur le même registre !
Mille fois remettre l'ouvrage sur le chantier! L'hygiène quel défi ! Je classe
les photos et films et décide de m'octroyer une après-midi balade en vélo en
descendant la RN7. Paysages superbes, rencontres avec des paysans (j'ai vu une
dame faire paître des … moutons).
La gardienne de moutons au bord de la route |
Je vois aussi un peu plus loin une jeune ado
remplir son bidon d'eau avec une grande tasse dans une petite mare au bas d'une
source. Vu l'emplacement l'eau doit être bien polluée.
Tout le monde n'a pas encore accès à l'eau potable à Manandona |
Je finis aussi ma
distribution d'images aux gens que je reconnais. En levant les yeux, je vois
les nuages s'amonceler et les menaces d'orage se précisent. Le plus vite
possible (ceux qui connaissent savent que dans ce sens ça monte) je rentre au
gîte. Quelques minutes après ça dégringole, ça zèbre, ça tonne. Bien content
d'être arrivé à temps. Gabriel arrive à son tour on parle de ce qui me soucie…
Dîner
simple et rapide, avec ce temps à 19h le courant s'arrête et chacun va se
coucher tandis que dehors ça gronde de plus en plus fort.
Vers
21h quand j'essaie de mettre en ligne ce texte et les images, c'est vraiment le
grand déluge et soudain le réseau Orange qu'utilise la clé 3G s'effondre,
l'antenne sûrement touchée par la foudre. Plus de téléphone sur ce réseau non
plus. Il me reste ma puce Telma (mon petit téléphone "malgache" a
deux cartes SIM) dont l'antenne semble
épargnée. Vers minuit il pleut encore très fort, mais je finis par m'endormir…
Le constat est bien morose par moment. Il y a de quoi être dépité et désorienté pour les futurs chantiers. Courage !
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