Drôle de nuit : parti pour me coucher de bonne heure je
m'acharne sur l'envoi du contenu du blog et c'est une telle galère que vers
minuit je capitule. Réveillé vers 5 h avec
une idée, je m'y recolle et cette fois ci ça passe… Un peu compliqué mais bon. Ces connexions 3G vantées
partout sont en réalité d'un niveau très
inférieur. Mais c'est aussi si surprenant de pouvoir en bénéficier ici, alors
il faut surtout voir ça. Il fait un temps superbe aujourd'hui qui le restera
jusqu'à la tombée du jour. C'est bien aussi sans orage !
Jo et Flavien sont partis à pied vers les sources vues hier : aujourd'hui
c'est l'enfouissement communautaire des tuyaux du réseau d'amenée vers le réservoir
qui fait office de château d'eau. Je les rejoins avec Nadja en moto une bonne
heure plus tard. On s'est arrêté plusieurs fois pour que je descende, la boue
et les ornières de ces petits chemins rendent le parcours risqué. On pose
l'engin et on griimpe pour rejoindre l'équipe au travail. Sept ou 8 villageois
sont là armés de leur angady, sorte de pelle à tout faire malgache. Nous quittons
le collecteur décanteur et montons vers les sources. Un peu de travail puis
c'est très vite la cérémonie dédiée aux ancêtres et aux esprits de la montagne
afin qu'ils permettent et protègent cet ouvrage. C'est aussi l'occasion de
sortir la bouteille de tokagasy pour en partager avec la terre, les esprits… et
les travailleurs. Ce sont les sages du village (rayamanjins) qui président la
cérémonie et font les discours. Il est encore tôt mais la chaleur monte
rapidement et on recherche un peu l'ombre. Dans cet endroit il y a encore pas
mal de sapins et en contrebas on peut voir de petites terrasses où poussent
toutes sortes de légumes.
Vers 11h on redescend
vers la vallée. Flavien décide de déterrer une cinquantaine de m de tuyau pour
prendre une courbe de niveau plus favorable afin d'éviter des poches d'air. Pas
trop dur de le déterrer… ici la terre est meuble et légère. Dans le groupe, depuis
le matin, il y a un jeune garçon (15 ans) , Sofolo, énergique et calme. Le
manche de son angady est déjà tout poli par des heures de travaaux agricoles.
Il est suivi en silence par sa chienne qui ne le quitte pas d'une semelle ni
des yeux. Relation assez surprenante dans ce pays
Le repas chez Noël, évidemment surnommé Père Noël |
…
On a pris du retard donc on
est invité à déjeuner chez un des sages qui se demandait vraiment si j'allais
être capable de monter l'échelle qui permet d'atteindre le 1er étage. Intérieur
on ne peut plus simple et repas chaleureux… entre hommes. Moment émouvant
aussi… Au mur un poster récent d'un des candidats à l'élection présidentielle. On se sépare je rentre au gîte avec Nadja sans encombre.
Misa , à la bibliothèque, passe un film malgache à un
public de jeunes femmes. La centrale solaire sonne de cette sollicitation. Elle
respecte pourtant les consignes pour la photocopieuse car nous aurons du
courant pour la soirée. Je vais voir Nadja dans son bureau de comptable. Il est
en train de saisir sur un portable le cahier des comptes projets laissé par son
prédécesseur, Liva. Impressionné par l'humidité du lieu il me dit que le toit
fuit. Cela ne le dérange pas trop. Il va falloir voir ça de plus près. Nina
dans son bureau répartit les tâches. Cette nouvelle équipe, très jeune, me paraît
faire preuve d'une certaine légèreté et je me demande aussi
comment ils peuvent être entendus par les plus anciens des villages
Près du gîte, avec les subventions qui pleuvaient un peu partout des ministères en ce temps de campagne, et en quelques mois a surgi une rutilante mairie. J'irai la visiter plus complètement la semaine prochaine avec Philibert..
A gauche le bureau foncier, puis la mairie, le centre de formation et le gîte |
Je file ensuite voir Camille qui donne des cours de
français à un nouveau groupe composé d'enseignants de Manandona. A la fin du
cour elle me raccompagne au gîte pour qu'on voie différentes solutions de
règlement de son travail. Elle me raconte qu'il y a peu, la rumeur de la
présence de dalhaos (terribles voleurs de zébus) avait enflammé la commune,
précipitant les hommes dans la montagne armés de bâtons à la poursuite des
voleurs.
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