La lumière est laiteuse ce matin et la brume peine à
se dissiper. Cette nuit j'ai entendu les moustiques monter à l'assaut de la
moustiquaire que j'avais sans doute bien posée car je n'ai pas été piqué. Je me
lève vers 5h30. On traine un peu, c'est dimanche. Vers 7h nous prenons le petit
dej et peu après on commence à entendre les cantiques des églises proches.
C'est dimanche… Mme Vola nous fait frire les gros fibatas (succulent poisson de rivière) achetés
hier soir. Elle fait cuire du riz et nous prépare en fait un vrai repas à
emporter. Vers 9 heures nous montons dans la courageuse Nissan brinquebalante de Gabriel,
mille fois à l'agonie, mille et une fois réparée (en ce moment le pot
d'échappement voudrait bien s'échapper mais les chauffeurs se débrouillent pour le retenir)/ En route pour Vinaninkarena avec un vélo dans le coffre qui va
être un élément décisif des déplacements d'aujourd'hui. Nous avons rendez-vous
avec Stéphane Hoel, le maire de la commune qui va m'emmener à l'école primaire
publique (EPP) de Fiakarandava sur sa 125 Honda. Jo qui a récupéré un second
vélo ira avec Flavien par ce même chemin difficile nous rejoindre. Huit km à
être bien secoué dans tous les sens (malgré la grande habileté de Stéphane)
avant que nous atteignions la cour de cette école que j'avais visitée en avril.
Il y a eu du nouveau : l'association coopérative Equimada (entre autre,
productrice d'huiles essentielles) a pris en charge la reconstruction d'une
salle détruite par le dernier cyclone. Les murs sont montés. La construction
est plus rustique que celle d'ECAE (pas de pilier d'angle en béton par exemple),
mais ça va le faire ! Nous sommes accueillis par le "quartier mobile"
(personne chargée de l'ordre public dans le hameau), bientôt rejoint par sa
femme. Le trop plein sur lequel je comptais pour alimenter l'école ne déborde
plus (il serait fermé…).
L'ancienne borne fontaine de l'école, hors service depuis plusieurs années |
En regardant de plus près on s'aperçoit que le gros tuyau
d'alimentation qui vient du réservoir se situe à 60 m de l'école/ On apprend
aussi que le directeur ne veut pas voir défiler dans la cour des porteuses d'eau. Le "quartier mobile"essaie alors de nous convaincre que le meilleur emplacement c'est … chez lui.
Les cyclistes arrivent et leur regard de technicien résout le problème. Avec
100 m de tuyau on peut alimenter la borne fontaine lave-mains de l'école
et celle destinée aux villageois. Nous trouvons un emplacement sur un terrain
communal (carte certifiée à l'appui) et Stéphane m'indique que c'est sur ce terrain d'environ 3000 m2 qu'il
envisage de faire le jardin expérimental plantes médicinales, potager et plantes à huiles essentielles… L'eau sera
proche pour l'arrosage ! On discute encore un moment notamment de la perception
de la petite redevance gérée par l'association TEFI afin de participer aux
frais d'entretien. Une réunion du hameau devrait entériner ces propositions si
le devis est accepté par Anjou Madagascar; car je pense que Gabriel aura le
temps de chiffrer avant ce soir, ce petit chantier qui nous ferait côtoyer
celui d'Equimada; De plus installer un
lave mains à l'école va bien dans le sens des projets concernant l'amélioration
de l'hygiène. Après 1h30 de mesures et de discussions on se quitte. Le
"quartier mobile" nous dit qu'il va réunir le quartier pour
recueillir les avis de tous. D'ailleurs certains sont déjà venus aux nouvelles.
Départ. Avec la moto on prend un raccourci assez spectaculaire qui nous amène
au CSB1 (centre de santé de base de niveau 1) où nous venons de remettre en
service l'adduction d'eau. Financé par les australiens ce CSB est très actif ;
il y aurait une vingtaine d'accouchements en moyenne par mois. Le centre est
fermé aujourd'hui… c'et dimanche. Encore un court trajet en moto et nous voilà
sur le chantier de l'EPP Mahaimandry où Gabriel depuis ce matin pousse les
ouvriers en exigeant un meilleur niveau de finition.
Dans une des salles une dizaine
de tables-bancs neufs sont arrivées. Il paraît qu'elles coûteraient 100 000 Ar
pièce (plus de 30€) ça me parait bien cher… à vérifier. Leur finition n'est pas
géniale, mais après le repas j'en testerai une dans la version cancre qui
s'endort la tête sur ses bras croisés.
Elle marche très bien dans cette
configuration. Les gars en vélo sont arrivés. Ils ont une triste mine. Flavien
a perdu son téléphone portable pendant leur trajet, lui qui le rangeait bien
prudemment dans une petite sacoche l'avait mis dans sa poche après un appel. Il a du en sauter. C'est
un investissement important et un outil de travail. La perte de son répertoire professionnel
va bien lui poser des problèmes. Décidément c'est contagieux
Je constate aussi que les enfants viennent puiser de
l'eau à la borne fontaine et c'est une noria de seaux en plastiques posés sur
les petites têtes/ On peut se dire que le trajet est moins long qu'avant.
On repart à pied rejoindre la Nissan garée en contrebas de l'autre
côté du gué, direction le gîte. Peu après la pluie se met à tomber; je
m'allonge sur le lit bouquiner. Après tout, c(est dimanche.
Après le dîner (ah les petites pommes de terre
nouvelles frites de Mme Vola !) on attend la liaison skype avec le salon des
assos d'Angers, cela me fait l'occasion de discuter un peu avec Blandine qui est accompagnée de Mathis le petit fils, et les
autres membres de l'asso. Très bon moment. Merci.
Ah, comme cette eau tant attendue fait couler de l'encre et délie les langues ! On n'en perd pas une goutte en tous cas. Vivement que la borne fontaine de l'école soit raccordée !
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