Dernière journée à Manandona pour ce séjour… Je file après
le petit déj et une nouvelle bagarre pour mettre en ligne ma prose et quelques
images. Je croise Philibert sur le départ pour une réunion à Antsirabé. Il a le
temps de me raconter qu'hier les gendarmes d'ici ont arrêté trois dalhaos (voleurs de zébus) dans
le village voisin, et qu'ils ont saisi deux fusils. Tout le monde savait mais
par crainte de représailles sanglantes
tout le monde se taisait. C'est un sage du village
qui a pris la décision de les dénoncer. Histoire exemplaire pour une population
paisible et prudemment soumise face à la violence de ces bandits.
Je vais marcher dans
le bourg m'imprégner encore de l'atmosphère de ce village. Les commerces sont
ouverts sans beaucoup de clients, les oies cendrées traversent crânement la
route, une maman gronde ses enfants de jouer dans les flaques d'hier. Plus
loin, à la sortie du village de nombreux paysans et journaliers s'activent déjà
dans les rizières. La lumière est laiteuse et n'annonce rien de bien
tranquille.
Je rentre lentement au gîte où je retrouve Josia qui a le
temps de m'accorder l'interview que je voulais sur l'agriculture locale et son
rôle de Conseiller de Développement Rural. On choisit le décor et en quelques
minutes j'ai un témoignage épatant qui va bien m'aider. Cette fille a un
enthousiasme communicatif ! Je cadre son visage un peu serré car son tee-shirt
bleu marine "I'm happy, I have Jesus" écrit en blanc au milieu d'un
cœur me gène un peu par rapport à son discours. Mais cela aurait pu être tout
autre chose… cela n'a pas la ùême importance que chez nous d'afficher ainsi ses
convictions politiques ou religieuses. Il faudra vraiment compter sur elle pour
aider les projets agricoles.
La réparation du toit |
Sur le toit du gîte je vois un maçon et ses aides en train
de chercher puis de réparer les fuites. J'avais râlé auprès de Nina pour ne pas
attendre que cela s'aggrave en cette période de pluies. Ils en profitent aussi
pour faire quelques reprises d'enduit avant de repeindre le bâtiment. Il ne
faut pas faire moche à côté de la nouvelle mairie.
Camille arrive vers midi pour partager le repas avec moi,
elle travaille dans le bourg aujourd'hui. Je lui paie en partie ses cours de
français avec ce qui me reste d'Ariarys de l'ordinateur amené pour Gabriel.
Auparavant j'avais déjà payé les 18 écharpes en soie qu'Eugène avait amenées pour Anjou
Madagascar, le salaire de Vola et mon hébergement. Comme elle m'en confie 17
pour sa maman et que je lui en prends 3 autres pour moi, me voilà transporteur
d'écharpes, à défaut d'être vendeur de cravates.
Sitraka et son copain chauffeur arrivent avec le 4x4. Ils
nous rejoignent au repas avant de partir voir les chantiers en cours. Le ciel
est déjà bien chargé et la pluie tombe généreusement, mais il y a encore des éclaircies. Les pistes deviennent
dangereuses et il faut toute l'adresse du chauffeur pour rattraper les
glissades ou franchir des trous impressionnants. A Mahimanndry il n'y a plus
d'élèves ni de maîtres, mais le nouveau pissoir garçon est bien avancé.
Ajouter une légendeLe pissoir garçon derrière le lave mains |
Dans les classes le pauvre vieux mobilier a été rafistolé en attendant d'hypothétiques tables-bancs.
Pauvre mobilier, pauvres livres... |
Un réel
souci de distribution d'eau empêche une fourniture régulière au CSB1 et à l'école.
Problème à régler d'urgence avec le maire. Gabriel a prévu un emplacement pour
écrire le nom de l'école et des donateurs. La pluie redouble et il nous faut
revenir sur nos pas pour contourner un pont détruit. Nouvelle escalade,
nouvelles glissades.
Prudence et souplesse pour ne pas aller dans le décor |
Ambiance un peu inquiète dans l'auto surtout quand on
glisse doucement vers une cour en contrebas. Il m'a semblé qu'une des roues
était déjà dans le vide avant que le chauffeur ne ramène tout cela dans le bon
chemin. On arrive à l'école de Fiakarandavo où le lave-mains et la borne, en
cours de construction, sont protégés par des tôles du déluge qui s'abat sur
cette colline.
Protection du lave-mains récemment enduit |
Le nouveau modèle de borne fontaine |
Retour prudent vers le goudron. On croise beaucoup de gens trempés
qui rentrent chez eux dans la montagne, il faut redoubler de prudence. Arrêt enfin
à Vinaninkarena pour voir les travaux des nouvelles toilettes. Sous ce déluge on
s'aperçoit vite de l'erreur de n'avoir pas couvert les pissoirs garçons et filles…
Aller on rentre, tant pis pour Antsirabé, on verra demain matin en repartant sur
Tana.
Au gîte c'est le dîner d'au revoir avec Philibert et sa femme,
l'équipe de Vovonana, celle de Gabriel et moi. Moment très chaleureux, très bon
repas, discours, émotion et au lit tout le monde vers 21 h. La pluie a cessé enfin, les panneaux
solaires ne fournissaient déjà plus rien dès 16 h ! Je commence à penser à mes bagages
et au retour
Dîner aux bougies ! |
…
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