Dès le réveil je mets à jour le blog et consulte les mails.
Cela va devenir un rituel… Il fait un soleil magnifique et la journée tiendra
ses promesses. Je mets un peu d'ordre dans mes affaires et je pars pour le
marché avec Vula qui me sert de guide et surtout reconnait les gens à qui je
dois donner les photos que j'ai ramenées. Comme ici tout bouge, des vendeurs
sont devenus clients d'autres ont déménagé et d'autres encore sont restés dans
les champs. On arrive quand même à en retrouver pas mal. Beaucoup d'oignons
blancs, des mangues et des pommes de terre nouvelles sont proposés aux
acheteurs moins nombreux que d'habitude. Vula remplit le cabas et nous croisons
une jeune femme qui vend des poissons
très frais (ils sautent encore), des fibatas sorte de petits poissons allongés
avec des rayures comme les perches. Presque sans arrêtes elle nous les fera
frire pour le repas de ce soir : un vrai régal !
La vendeuse de fibatas |
En revenant je croise Rivo, le
chef du fokontany Ambohimponana (le hameau situé sur la montagne de l'autre
côté de la vallée) que j'invite à me
suivre pour lui donner ses photos et aussi pour lui parler du projet de jardin.
L'idée lui plaît bien, nous passons un bon moment à discuter des problèmes que
cela soulève et il finit par me donner rendez-vous demain matin vers 10 heures. Je continue mes travaux
d'écritures et c'est Sœur Lucette qui vient me saluer. En cette période de
soudure (peu de chose ^venfre en ce moment) les temps sont durs aussi pour les
écoles qui ont du mal à percevoir les sommes dues pour l'écolage. On parle de
choses et d'autres et je lui propose de créer un jardin pédagogique dans son
établissement avec nos souhaits : plantes médicinales, pour huiles essentielles
et plantes potagères. Là encore l'idée plaît bien. A suivre donc et aboutir à
quelque chose avant mon départ. Pendant ce temps là Gabriel est en conversation
Skype avec Henry à Angers. Je n'avais pas imaginé que cela marcherait !
Tout de suite après le déjeuner on part (sans sieste alors
qu'il fait très chaud) pour Antsirabe chercher de la peinture et quelques
courses pour les ouvriers de l'école en chantier de Mahimandry. Ici l'espace
dépend vraiment du moyen de transport. Une auto, une moto, le taxi B, un vélo
ou la marche à pied et votre vie n'est pas du tout la même. Le temps s'allonge
ou se rétrécit donc tout peut se
compliquer pour les travaux. Ce soir il manque un coude en PVC pour finir un
raccordement. Cela va prendre une bonne partie de la journée pour aller en
chercher un en vélo au magasin d'Antsirabe. Près du magasin de peinture on
retrouve une lampe solaire dont le panneau permet aussi la recharge téléphonique,
c'est exactement la même que celle proposée en avril par un fournisseur de Tana
mais à moitié prix ! A 55000 Ar (18,50€) ça devient très compétitif et mériterait
bien qu'on s'y penche car c'est 3 à 4 mois de consommation de bougies pour une
maison.
Revenons à l'école où nous arrivons vers 15h0. Les élèves
sont déjà rentrés chez eux. Je refais le tour du chantier. Sur les 12 fenêtres
une seule pose vraiment souci. Avec un peu plus de ponçage et de finition ça
ira. Par contre pour les portes, une seule est acceptable, les autres ferment
mal et devront être sérieusement reprises. Je vois bien que cela contrarie
beaucoup Gabriel. Le lave-mains et la borne fontaine ont été remis en eau, ça
marche très bien avec une forte pression. Flavien met en place l'alimentation
du pissoir garçon et c'est là que le fameux coude manque… seuls ceux qui n'ont
jamais fait de plomberie ne peuvent pas comprendre ! Pour nous autres, mesurons
le bonheur de pouvoir atteindre en quelques minutes la boutique salvatrice.
Les enfants près du chantier |
Des enfants sont venus en voisin voir le chantier . Des
filles racontent des histoires avec les pierres (jeu nommé ici tan nara).
Parlent-elles déjà du chantier ? Ils me reconnaissent et m'invitent à les
suivre. J'en profite pour découvrir les alentours et les maisons proches de
l'école. Très très grande pauvreté, vêtements sales et abimés. Tous les enfants
ou presque sont pieds nus et tout le monde, y compris les quelques adultes que
j'ai croisés, semblent avoir un besoin urgent d'éducation à l'hygiène. A
craindre que celle des mains ne soit qu'un début. La mise à disposition du
point d'eau de l'école doit devenir un
véritable progrès.
Le soleil descend et c'est la demi-heure magique malgache où
tout se dore. Les ocres rougeoient, les ombres s'allongent sans fin et puis
tout s'éteint en quelques minutes. Nous avons marché pour rejoindre la voiture
et franchi un petit ruisseau sur un tronc d'arbre.
Retour au gîte où Vula comme d'habitude nous a concocté un
bon repas que nous finissons sur des mangues juteuses et sucrées. J'écris un
peu et dodo…
Merci pour ce bout de chemin très dépaysant. Espérons que cette lampe solaire soit une solution durable !
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