Le
ciel est d'un bleu éclatant, l'orage d'hier a tout nettoyé. Il fait bien doux
aussi. Encore des petits soucis comptables à régler puis je récupère la moto
pour filer au sud retrouver Raymond à Sanvahanotry dans son bureau de maire. Je
trouve qu'il parle mieux le français, mais ce n'est pas encore facile (j'ai qu'à
apprendre le malgache). Il me dit que la nouvelle batterie du portable donne
toute satisfaction et que l'ordinateur marche bien, mais ce sont d'antiques
machines à écrire qui trônent aux secrétariats de la mairie et de l'état civil.
Pour mémoire, ce village a sur son territoire une centrale hydroélectrique dont
la production part vers Antsirabé à près de 30 km, sans en faire bénéficier
cette commune très pauvre. Siyuée au sud de Manandona elle couvre une
superficie de 160 km2 pour 11000 habitants. Elle est coupée en son milieu par
la RN7 et aussi par la rivière. Il n'y a aucun pont pour la franchir sur toute
la traversée de la commune et seuls trois "bacs" métalliques assurent
la traversée pour atteindre les hameaux situé l'ouest de la rivière. Il y a 11
écoles situées sur ce territoire dont une de 110 élèves située à 4 h de marche
(malgache) du goudron, de l'autre côté du mont Ibit. De marche parce qu'on ne
peut même pas l 'atteindre en moto. Là-bas on y cultive du riz, du manioc et du
maïs. De nombreux habitants descendent de la montagne le mardi pour y vendre au
marché une partie de leurs productions et repartir avec les denrées
indispensables à leur vie quotidienne.
Raymond
m'emmène à la limite sud de la commune avec sa moto Honda toute neuve bien plus
confortable que noire engin. C'est aussi la limite sud de la région. Idéal pour
être oublié de tous ! La vallée étroite offre peu de surface cultivable comme à
Manandona. Nous revenons à la mairie où je peux voir le début d'une
bibliothèque située dans une salle très claire. Halte au CSB2 pour y déposer le
sulfate de magnésium… j'ai vraiment pas de chance avec les CSB, il n'y a
personne là non plus. On file ensuite au CEG où je tends le dos, après ma
déception d'hier.
Le lave mains a beaucoup de succès |
La directrice adjointe nous rejoint et je suis vraiment ravi
de ce que je vois ! une petite clôture en bois sur 3 côtés, des toilettes
propres et utilisées, du savon près des lave mains et des enfants qui s'en
servent ! Ouf… ça fait du bien. En arrière plan je distingue les restes abattus
des anciennes toilettes sordides. D'accord c'est le CEG et pas une EPP, mais
quand même. Quand on veut mettre des priorités, ça peut marcher. Je le laisse
retourner à son travail et je me promène dans le village (toujours avec mes
photos), je retrouve sans peine les gens, puis je me rends près de la rivière
pour voir les bateaux qui assurent les traversées.
Un gars utilise une perche
pour propulser l'embarcation. Il n'y a pas encore trop de courant, mais
j'imagine qu'en pleine saison des pluies toute traversée doit devenir
impossible. C'est l'heure de la sortie des classes et je vois des élèves courir
vers le bateau pour rentrer au plus vite chez eux, de l'autre côté.
Je
suis en retard mais Vola ne me gronde pas trop pour le repas ! Rangement des
images, petit tour à la bibliothèque récupérer les bons fichiers du
fonctionnement pour Paul et je file à la mairie pour une sensibilisation aux
dangers de la route donc ici la RN7, financée par le groupement pétrolier
malgache. Grosse cavalerie : deux véhicules, un groupe électrogène, 7
personnes… Pour attirer le chaland ils ont un mégaphone et comptent sur
l'attrait de la vidéo projection pour
remplir la nouvelle salle de la mairie. Il y a beaucoup d'enfants, l'équipe
municipale… la salle est comble.
On dit surtout que c'est surtout aux piétons,
aux cyclistes et aux motards de faire attention Quand on voit la vitesse à laquelle
les autos et camions traversent le bourg… Bon ça dure une heure et demi et tout
le monde s'en va.
Peu après les bureaux se ferment et je peux profiter de cette
dernière heure du jour que j'aime tant pour marcher et découvrir encore un quartier
où je n'étais pas allé.
La
nuit tombe, Vola met mon repas sur la table et s'en va. La nuit se referme sur le
gîte où je suis seul. C'est pas mal non plus.
Couleurs superbes, scènes splendides (j'aime beaucoup la barque du passeur). Et des visites qui redonnent espoir.
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