Bonne nuit réparatrice sans moustiques. Les courbatures
s'estompent. Il est 5h du matin, le jour se lève. Le sol a gardé encore les
traces de l'averse et quelques flaques n'ont pas encore été absorbées . Petit
déj sans riz pour moi et j'ai demandé qu'elle n'achète plus ce pain poudreux
sans goût. Œuf brouillé en plus du café que Vula prépare bien et c'est parti !
Dès 8 h nous partons pour la montagne et le réseau d'eau du
village Ambohimiarisoa au centre ouest de la plaine de Manandona. Nous
utilisons le 4x4 mis à disposition par un cousin de Sitraka et qui nous a déjà
amené de Tana. Nous arrêtons dans une cour et poursuivons à pied. Ce réseau
était alimenté par une captation d'un ruisseau devenu pollué par la proximité
des gens et de l'élevage. Les habitants
et la société de Gabriel ECAE ont trouvé des sources plus haut dans la
montagne. Les propriétaires des terrains les ont données au village pour le bien
de tous. Il a fallu créer un chemin à flanc de montagne, creuser des puisards de
captage et de filtration, monter à dos d'homme plus de 1000 m de tuyau genre
Socarex. Les villageois ont déjà beaucoup travaillé, normalement
l'enfouissement final a lieu demain.
Près des premières sources, l'enfouissement du tuyau de captage |
Très bon boulot, il va y avoir à nouveau
de l'eau potable pour ce hameau. Je suis allé tout en haut des sources
(grimpette pas trop trop dure) et filmé tous les lieux stratégiques. Nous
aurons de quoi bien parler de ce projet.
Dans ce coin un peu perdu, j'ai croisé un couple de paysan
en train de planter du riz "pluvial", c'est-à-dire qu'il n'aura d'eau
que celle du ciel jusqu'à sa récolte en mars. Les grains de riz ont été
mélangés à de la bouse et de la terre légère, pour fournir l'engrais
nécessaire à ce type de semis très original ici. Récolte prévue en Mars, comme
pour les plantations en rizières humides où les femmes repiquent ensemble les
jeunes plants.
Il fait beau et nous redescendons par le nouveau chemin qui
suit la pente nécessaire au bon écoulement de l 'eau vers le réservoir. Nous y
voyons 4 serpents à rayures jaunes qu'on me dit bien inoffensifs. Nous
entendons aussi pas mal de "cigales" mais impossible d'en approcher.
Au bout du chemin, près de la voiture un épi bar où nous entrons… Épicerie
rudimentaire, poisson séché très odorant et des bouteilles de bière
ou d'alcool soigneusement rangées. C'est en tenant un verre de tokagasy (rhum
local très artisanal au titrage incertain mais élevé) que j'enregistre le
donateur du terrains des sources.
Petite sieste puis je vais voir Nina, la nouvelle
coordinatrice et Misa la bibliothécaire, pour essayer de comprendre
comment la production d'électricité s'était autant dégradée. A la bibliothèque
depuis peu, une monstrueuse photocopieuse laser trône sur un coin du bureau. Au
moins 1000 W. Allumée du matin au soir elle utilise une bonne partie de la
production. Pendant ma présence … coupure. Je propose quelques règles simples
pour limiter la consommation. La bête éteinte, les batteries se chargent et
nous avons eu de l'électricité jusqu'à 21 h. Je pars avec Gabriel à Antsirabe
poser les bouquins sur les huiles essentielles
au magasin Madagascar Autrement, comme convenu. Reste à trouver un moyen
de règlement… affaire à suivre. Je trouve une solution pour Internet,
Gabriel finit ses courses et nous
rentrons à la nuit tombante à Manandona. Évidemment l'orage du soir est là et
l'aspect du ciel au couchant avec ces couleurs de colère, très impressionnant.
Les rizières au couchant après l'orage |
Nous ne sommes plus que 4 au repas, 3 sont repartis à Tana et nous trainons un
peu pour parler histoire et philosophie. Je leur montre certaines de mes archives historiques
et hop tout le monde au lit après cette rude journée.
Splendides rizières.
RépondreSupprimerBonne nouvelle pour l'électricité ! J'ai eu Blandine au téléphone qui m'en avait parlé aussi. Ca doit être plus confortable.