samedi 17 octobre 2015

Samedi à Antsirabe

Samedi 17 octobre
Au désespoir des gens d’ici qui attendent désespérément la pluie, le ciel est toujours bleu ce matin encore. Noé ramène la poule et les quatre poulets après que la maman ait ouvert le gîte et commencé à allumer le feu dans les braseros. 


La cloche de 6 h du Sacré Cœur vient de sonner. La journée commence. Les enfants n’ont pas école : pas de blouses visibles, pas de cartables non plus. Nous déjeunons portes ouvertes sur ce magnifique paysage, deux œufs et du riz en guise de pain. Un peu de café et c’est parti. Aujourd’hui direction Antsirabe si possible. Claudie, Gérard et moi allons nous poster sur la route près de l’église luthérienne pour attendre un taxi B. Le premier est archi rempli en quelques secondes par ceux qui attendaient déjà… On en profite pour admirer le travail des maçons en train de faire l’enduit de la maison d’en face. Très belle couverture en tuiles plutôt que la tôle. Peu après nous nous entassons dans le taxi B suivant. A 5 par rangée c’est vraiment juste. Arrivés au niveau de la gendarmerie on est arrêtés pour charger en plus quatre autres passagers : deux voleurs de zébus attrapés il y a peu et deux gendarmes. Les voleurs sont menottés. L’adjudant monte à l’avant, ça permettra au moins d’éviter les bakchichs aux contrôles routiers ! On débarque à la gare routière sans d’autres soucis. 
La gare routière sud d'Antsirabe
  Nous commençons par régler les choses urgentes avec les téléphones et la clé 3G très sollicitée par nos usages. Les personnes sont efficaces et compétentes. Seule difficulté : il n’a pas été facile de faire débloquer le téléphone orange Nokia donné par mon ami Jean-Bernard. C’est dans la rue que ça se résout pour un prix raisonnable. On continue par une visite chez Monsieur Raoul le bijoutier pour le rituel du change (conversation sympathique sur l’état des travaux d’AM à Manandona, comptage et vérification discrète de nos euros avant d’ouvrir son coffre et nous compter au meilleur taux les Aryaris convertis, un moment de grande civilité dans cette ville agitée). Nous pénétrons ensuite dans les halles du vieux marché colonial à l’élégante charpente en béton. 



 Légumes, viandes, poissons nous arrivent dans une débauche de couleurs et d’odeurs. Magnifique étalage d’un marchand que je retrouve chaque année… Dans la rue proche les ferblantiers sont toujours là avec leurs ateliers sur le trottoir. Je suis aussi surpris de servir de guide après avoir parcouru ces endroits avec ceux qui m’ont donné la passion de ce pays. 


On poursuit la rue qui mène au marché de Sabootsy. La rue franchit un pont sous lequel circule un cloaque repoussant, près duquel se tient un marché aux puces improbable. 

Tout près, dans un atelier de plein air on fabrique des chaussures à partir de pneus de camions désossés sur place. 2000 Ar (0,60€) la paire. 

 Nous passons la porte du grand marché où un monsieur âgé nous conseille de mettre nos sacs devant nous et de se méfier des pickpockets. On le fait, mais jamais on sentira de menace autour de nous. 
Une des allées des poissons séchés
 Là nous enchaînons les allées, d’abord les poissons séchés dont l’odeur terrible nous revient en regardant les images, les fruits (en ce moment il a surtout des mangues), les légumes, les riz (il y en a plus de 10 sortes différentes), les haricots… 



Plus loin se sont les nattes, les tissus, les tissus, les poteries. On y vend aussi toutes sortes de volailles vivantes, mais aussi des lapins et… des chats (je n’avais jamais vu) destinés à être mangés, attachés aux cages dans lesquelles on les a amenés. Je pense à ceux de notre maison… Autre vision des chats. D’un autre côté ça expliquerait pourquoi ici on voit plus de chiens que de chats. Plus loin c’est le marché de l’outillage traditionnel avec plusieurs modèles d’angady, de fourches, de râteaux et même des brouettes à roue métallique.


 Encore un passage devant  le secteur des plantes médicinales et on quitte ce marché épatant, grouillant d’une population fort joyeuse et accueillante. On revient dans la rue principale, près du vieux marché pour déjeuner d’un filet de zébu (un régal), frites, yaourt (14000 Ar sans compter les bières, env 5€). C’était prévu d’y profiter du WIFI mais le réseau est en panne ! 

La rue grouille d'activités de toutes sortes, pas facile de circuler
Petit à petit les pousses pousses diminuent au profit des cyclo pousses

On sort et on en profite pour aller jusqu’à l’avenue de l’Indépendance qui relie la gare à l’hôtel des thermes.
 
 Vestiges des riches heures de la colonisation complétées par une visite à la cathédrale dont pas un des vitraux ne représente la vie malgache.


Retour tranquille à la gare routière (sans être trop importunés par des nuées de vendeurs de souvenirs). On s’arrête pour regarder les frigos (l’idée du congéléteur ou du refroidisseur semble moins pertinente vu l’amélioration des performances des frigos). On en voit un Sharp avec serrure, à 240€ (livré) qui affiche une consommation de 100 Watts  et qui remplacerait l’antiquité énergivore du gîte.A discuter avec le bureau...

Par chance, nous trouvons très vite un taxi B qui nous ramène avant la nuit à Manandona. Assis à l’avant Claudie et moi le voyons glisser très discrètement des billets avec les documents qu’il doit montrer aux postes de police.

Curieusement tout va bien pour ce véhicule vétuste surchargé. Etonnant. On arrive au gîte. Des anciens élèves de français de Florian discutent autour d’un verre… nous voici sortis de l’agitation de la ville ! 

Ce soir pas moyen de se connecter sur le mails, par contre le blog a l'air de passer... mystère du web.
Jacques

1 commentaire:

  1. Continuer de nous faire rêver en nous racontant votre voyage. Je ferme les yeux et je suis de nouveau à Manandona ....l'agitation de la rue....les enfants qui nous crient "bonjour vazaha...l'avocatier devant le gite. Bonjour à toutes les personnes que j'ai pu rencontrer durant mon dernier voyage.

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