mercredi 21 octobre 2015

Manandona côté sud

Mercredi 21 octobre 2015
Aujourd’hui, nous avons décidé de rendre visite à l’école de Fierenantsoa, dont la Directrice nous avait indiqué son intérêt à participer à un échange par correspondance avec une école française. Cette école n’est pas facile d’accès : il faut traverser d’abord le plateau vers l’ouest, puis longer le massif montagneux jusqu’à l’extrémité sud de la commune.

 Le matin est frais, mais le ciel n’est plus trop menaçant. Pour la première fois nous enfourchons de magnifiques vélos jaunes de la ville de Tours arrivés par container à Madagascar, il y a un an. Personne n’en voulait : ils ne ressemblent pas aux autres et ont l’air très lourds alors qu’ils sont en alu. En fait les trois vitesses suffisent, les selles sont sûrement les plus confortables des vélos d’ici !

 Il nous faut un peu plus d’une heure pour parcourir un bon huit kilomètres de chemins et pistes pas trop commodes, avec des endroits où il est préférable de mettre pied à terre. On s’est arrêté quelques fois pour profiter du splendide paysage. Le temps s’arrange et il fait beau quand nous découvrons l’école après avoir contourné un dernier éperon rocheux. 
 
On passe devant l’église dont Jacques détient trois tôles du toit. De loin, nous sommes rassurés : il y a bien classe aujourd’hui mercredi. 

Nous sommes accueillis par la directrice Njaratiana nouvellement titularisée sur ce poste et par les tout petits de la classe pré scolaire qui ont fini et quittent l’établissement, très intrigués, et un peu apeurés de nous voir là.


 L’école nous fait bonne impression, sauf les sordides toilettes à peine cachées derrière un des bâtiments. 
 
Ce ne serait pas du luxe de tenter d’améliorer la situation ! La peinture extérieure du bâtiment d’AM a été refaite, et à part quelques trous dans le sol, l’ensemble a plutôt bien vieilli. Lors des visites de classe, nous découvrons des tableaux avec de superbes schémas, et des textes très bien écrits à la craie. 
La classe de CE de Sylvain nommé hier par les parents d'élèves (FRAM)
La classe de préscolaire est bien dégarnie en matériel. Pourquoi ne pas associer le secteur « bois »du CFP, afin que les élèves fabriquent des jeux et matériels pédagogiques pour les écoles ? L’enseignante de maternelle demande une comptine en français. Nous la répétons avec la classe de CM1. C’est un vrai plaisir. Les enfants accrochent bien. 



Je présente le projet de correspondance à toute l’équipe pédagogique tandis que Jacques fait répéter la leçon de vocabulaire numérique en français et en malgache. 
Fenoala, Sylvain, Abelson et Njaradiana la directrice. Il manquait une enseignante.
 Il est décidé que ce sera une correspondance d’établissement où quelques élèves représenteront leur classe. Rendez-vous est pris pour le 4 novembre, afin de récupérer dessins et lettres. La journée de classe commencée à 7h30 se termine, il est presque treize heures, il est temps de prendre congé. Au retour, nous profitons enfin du soleil. Partout dans les rizières et les jardins, des paysans nous saluent joyeusement. 

On repique le riz, on pêche des écrevisses, on entretient les diguettes, on garde les canards, on lave le linge…


Que de vie dans ces paysages. On a vu aussi beaucoup d’oiseaux (martin pêcheur, inséparables, petites et grandes aigrettes…). 
 
Vers 14 heures, nous arrivons au gîte où Dada Menja, sous la houlette de Paul, lave consciencieusement les panneaux solaires. D’après les mesures de Paul, il y a un souci dans la centrale. Pourtant, les sécurités ne sonnent plus, mais ce n’est pas contradictoire. Il faut surtout veiller à protéger nos précieuses batteries. Une visite technique s’impose donc. 

Naja rentre avec la moto d’Antsirabe. Il faudra réparer sérieusement le démarreur. Un peu plus tard, nous provoquons une réunion avec Nina, Naja, Voahangy , Paul et nous afin d’éclaircir l’obscure tarification des repas. Pas trop simple, mais on finit par être un peu moins dans le brouillard, et surtout, simplifier la vie de Voahangy. Par exemple, en permettant d’acheter l’huile au litre plutôt qu’à la cuiller ! Mme Vola passe nous voir papoter avec nous et faire recharger sa radio. 

 Le billet du botaniste

Ibity est le seul endroit encore un peu naturel de la région. En tant que naturaliste, j’y passe donc la plupart de mes dimanches. La première fois que je suis vraiment allé au sommet, j’ai eu le bonheur de croiser, par centaines, par milliers, ces étranges végétaux à l’aspect si particulier. Pachypodium brevicaule de son petit nom. Il en existe plusieurs espèces, mais celle-ci est la plus commune et la plus répandue. 

Il faut savoir que ces plantes sont de véritables ancêtres. Un pachypodium de cette espèce faisant 4cm de diamètre a dix ans. Je vous laisse imaginer l’âge de celui-ci. Plusieurs centaines d’années sans aucun doute.
Le pachypodium est un cousin du laurier rose. Incroyable quand on y pense. Mais regardez bien la forme des fleurs. Hé oui, ce sont bien les mêmes, à peu de choses près. Il en va de même des fruits. Ils sont quasi identiques. C’est d’ailleurs grâce aux appareils reproducteurs que très longtemps, les plantes ont été classées.
Cette plante est parfaitement adaptée au climat, puisqu’elle fleurit en milieu de saison sèche. Cela peut paraitre étrange, car à cette époque, il n’y a pas d’eau alors que la floraison coûte cher en énergie. Mais ses tiges renflées d’eau et de réserves pourront palier ces difficultés. Les fruits se formeront, éclateront et laisseront s’envoler des centaines de petites graines ailées et légères, juste au moment du début de la saison pluvieuse afin d’optimiser leur germination.

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