dimanche 25 octobre 2015

C'est aujourd'hui dimanche



Dimanche 25 octobre 2015
Grasse matinée du dimanche : lever à 6h30. Le changement d’heure a lieu en France, il y a maintenant deux heures de décalage. Florian part en exploration des grottes d’Ibity avec un groupe de huit Français. On a décliné son invitation, on ne voulait pas déranger les jeunes (alibi formidable pour éviter des confrontations douloureuses pour nos jambes).

Mme Vola, quand elle était jeune
Premier arrêt chez Mme Vola qui nous a demandé de passer ce matin. Elle tenait à nous raconter sa vie comme elle l'avait promis à Jacques l'an passé. Raconter ses vies plutôt. Elle s'appuie sur des photos sorties d'un classeur. Rares photos de sa jeunesse. Photos de son père aussi enrôlé dans l'armée française et photographié avec des tirailleurs sénégalais. Il quittera l'armée en 1947... et puis sa vie personnelle compliquée. Elle nous dit que la période préférée de sa vie furent ses années de pensionnat payées par un beau père sympathique... Beaucoup d'émotions.
Nous sortons les vélos et prenons la direction d’Ambohiponana avec l’intention de continuer vers le nord en direction de Maharivo.
 

Le superbe camion en matériel de récupération de ce garçon
 Le chemin est bien praticable , le sol a déjà absorbé toute la pluie de la nuit. Nous allons jusqu’au groupe de maisons où se trouve la borne dite Tardivel. L’eau coule et les gens paient leur cotisation (ils nous le disent), et semblent toujours aussi contents. A côté un menuisier façonne une nouvelle poignée pour son égoïne. Il arbore un maillot du match France-Brésil un peu incongru. Ses outils ( trusquin, varlope, gouge…) ont été fabriqués ici.


Poursuivant notre chemin, nous découvrons un nouveau vestige de borne fontaine d’un mini réseau fait en 2006 et totalement inutilisable aujourd’hui : il n’y a plus d’eau dans les sources.



Dans ce coin, très peu de gens parlent français, les maisons semblent très modestes et le niveau de vie très bas.



Alfred nous a aperçus, c’est l’agriculteur qui a rencontré Gérard. Il nous sert d’interprète et nous invite dans la maison de sa maman. Moment très agréable où nous échangeons avec une partie de la famille.



La maman s’excuse de ne pas nous donner à manger, car il n’y a pas de riz prévu pour nous à midi. Mais en partant, sa fille nous donne un magnifique ananas coupé dans le jardin. Emotion…

Il est temps de rentrer au gîte pour aller manger devant la télé. Magnifique écran 3D sur le mont Ibity.


Après la courte sieste du dimanche, nous ajoutons un Kway dans nos sacs à dos et reprenons le chemin d’Ambohiponana, cette fois, pour aller visiter le Rova (ancien palais royal de Manandona).
 

Nous laissons nos vélos dans une maison où des jeunes ont reconnu Jacques. Puis, ça grimpe dur, on passe devant l’église luthérienne, et on continue sur un chemin empierré . Madame Rajaonah Voahirina, la propriétaire et épouse du descendant de cette famille mérina noble, nous attendait.
La montée au Rova


 Son mari nous rejoint et nous fait visiter le palais qui daterait du 18 ème siècle. Il nous donne des renseignements historiques passionnants.


Jacques propose alors de tourner un film sur ce monument pour témoigner de ce passé plutôt mal connu à Manandona, en français et en malgache.



Sa femme va nous chercher d’anciens albums photos de famille, qu’elle nous commente avec fierté. A l’extérieur un énorme Aviva, arbre royal, jouxte le palais.



Les aigrettes garzette n’ont pas trouvé mieux pour y construire un nombre incroyable de nids. Leurs chamailleries incessantes créent un climat sonore bien particulier. Dans le parc, près des tombes familiales, il y a des arbres splendides dont un papayer très ancien. 


Elle nous offre une papaye mûre à point. Ils ont plaisir à ouvrir ce site aux visiteurs qui peuvent profiter de la beauté étonnante de l’intérieur du Rova : bois poli, documents et meubles d’époque, etc…). En redescendant, nous saluons le pasteur luthérien et sa famille. Le fils nous raccompagne et nous montre le tombeau du roi vaincu Ponana qui fut enterré vivant ici. Près de l’église, la chorale répète en plein air. Derrière elle, la vallée de Manandona s’assombrit à la fin du jour qui vient. Des vols d’aigrettes regagnent leurs nids. C’est beau pour les yeux et les oreilles !

 
Il est temps de rentrer. Nos compagnons sont déjà rentrés, et nous racontons nos week ends respectifs. Notre botaniste préféré jette l’éponge pour le billet de ce soir. Il nous parlera sans doute demain d’orchidées.


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