jeudi 15 octobre 2015

Maçons du jeudi

Jeudi 15 octobre

Voilà déjà une semaine que nous avons quitté nos maisons… on n’a pas vu le temps passer!
Ce matin il fait vraiment très beau et le moustique électronique neutralisé n’a pas perturbé le sommeil de Claudie, ni celui de Gérard. Les batteries continuent de fonctionner tranquillement toute la nuit. Voahangy (nouvelle correction de l’orthographe de son prénom) a voulu nous faire un grand plaisir en nous servant du pain de mie comme petit déj… sans rien d’autre. On lui explique. Très vite nous allons faire le tour du marché pour donner les photos, découvrir les échoppes et découvrir les productions.


La rentrée est très récente, il y a tout ce qu'il faut sur les marchés pour les écoliers
Un tiers du marché est envahi par les fripes, un tiers par les petits restos et le reste pour les producteurs et artisans. Beaucoup moins spectaculaire que celui de Sahanivotry, mais bien sympa quand même.
Le marchand de fripes et de confections chinoises
Notre ami le boucher charcutier sans frigo comme les copains...

C'est une année exceptionnelle pour les tomates, devenues trop bon marché pour les producteurs

Mme Vola a établi son étal de petites babioles chinoises devant sa maison et attend le chaland qui est bien rare à s’arrêter.


Nous avons acheté deux seaux en plastique pour le gîte (celui qui était à la douche était percé) et une selle de vélo pour réparer celle détruite du beau vélo jaune. Grosse dépense : 2500 Ar (0,60 €) la selle rouge bien confortable. J’ai bien l’intention d’en parler à Vovonana. ENTRETIEN. Direction Ambohiponana chez Camille et Claudine pour donner un coup de main à la construction de leur maison, leur maçon ayant réclamé de la main d’œuvre. Ce sera l’occasion de découvrir beaucoup de choses sur la vie de ce hameau et sur la construction malgache. Les briques sont cuites dans la cour avec la balle du riz. Il en faudra entre 30000 et 40000.

Camille devant un des tas de briques
L’assemblage se fait à la barbotine. Aucune machine en vue. Les ouvriers n’utilisent que quelques outils et grimpent des échelles bien improbables. Niveau à bulle, fil de niveau, truelle et le reste à l’huile de coude. Nouveauté : l’usage du béton armé pour faire quelques dalles et piliers, ce qui nécessite d’apporter sable, gravier, ciment (importé du Pakistan alors qu’il y a la cimenterie d’Ibit  à 10 km…), et fer à béton. On utilise nos petits bras pour approvisionner en briques, eau, sable… sans les monter à l’étage où se brasse le béton.

Une partie de passe brique
Nous partageons le repas et parlons de la situation catastrophique de ce coin où les familles sont surendettées pour les besoins de la vie quotidienne et que parfois ils doivent se passer de manger plusieurs jours durant… Cette année sera très difficile en raison d’une très mauvaise récolte de riz sur les trois de l’année. Certaines familles ont aussi dû vendre leurs terres. On rentre les bras un peu allongés, couverts de poussière jaune bien sûr, mais avec l’impression d’avoir avancé dans la connaissance de la vie d’ici. Au gîte on retrouve Gérard rentré d’Antsirabe où il avait rendez-vous avec l’asso Cœur de Forêt. Il nous fait part des soucis de l’association qui gère la distillation du géranium… Rivo nous rejoint pour parler avec Gérard des projets jardins. Il a créé dans son fokontany une association sur les droits de l’homme et le développement qui pourrait bien devenir un de ces partenaires dont nous sommes toujours à la recherche. A creuser sérieusement, d’ailleurs il nous invite à une AG. Je vais en parler à Michel.
Jacques
Redécouverte du VTT, avec quelques petites angoisses sur les passages sableux et étroits. Mieux vaut mettre pied à terre par endroit. Vélo jaune super confortable avec sa belle selle rouge neuve. Camille m’apprend plein de choses sur la soie des araignées, qui non seulement est très difficile à produire (« traire » trente araignées autour d’un carton, pour réussir à obtenir un fil correct), mais aussi à trouver un débouché constant. La broderie pour bijou, les raquettes de tennis… Le site de leur maison est magnifique. Il reste encore beaucoup de travail. Nous y repasserons sans doute avant de partir.


De retour au gîte, Rivo nous remet les documents concernant l’engagement des familles sur les bornes fontaines, ainsi que la lettre de donation de la propriétaire des sources. Jacques en fait faire une photocopie. L’idée de l’association sur les droits de l’homme est très prometteuse. Affaire à suivre donc. Après une douche nécessaire, arrivée de Noé et Nonny. Nonny m’apprend à prononcer des combinaisons de consonnes malgaches (elle fait ses devoirs sans s’en rendre compte). Puis dessin avec le crayon de bois qui a une gomme au bout (gros succès). Pour Noé, consternation : il doit répondre à des questions dont il n’a pas les réponses (nommer des planètes du système solaire). Comment un élève qui n’a pas de livre, pas d’ordinateur, pas d’électricité, pas de parents à qui demander, bref, pas de moyen de s’informer peut-il résoudre ce genre de difficulté ? Allez, au lit !!! Claudie

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