lundi 19 octobre 2015

Paul est là !

Lundi 19 octobre 2015
La pluie est bien tombée cette nuit mais il n’en reste plus trace ce matin, le sol terriblement sec a tout absorbé. La température a bien fraîchi mais reste encore bien agréable. Voahangy est dans la maison dès la pointe du jour : elle a décidé de nous faire des crêpes fourrées aux fruits pour le petit déjeuner. Quel régal !

 Vers 9 h Michel vient pour une réunion jardins et aussi nous livrer Paul et ses bagages. Voilà un nouveau trio AM qui devra se partager l’espace du gîte avec notre joyeux botaniste, réfugié inexpugnable, dans ce qu’on appelait autrefois la chambre de Monsieur Paul.

Voahangy frotte le sol avec sa demi noix de coco pendant qu'on cause
Paul remet divers petits colis destinés à Michel et Florian. Parmi eux un échantillonnage formidable de graines de légumes en tout genre capables d’être reproduites. Florian en fait l’inventaire avec la joie d’un gamin qui découvre que le père Noël se lâche en octobre ! Il enregistre tout sur ordinateur…  Auparavant c’était Herizo qui avait enregistré les relevés de prix des outils de jardin collectés au marché Sabotsy d’Antsirabe pour avoir une idée du coût d’équipement d’un jardinier. Pendant ce temps là on a déménagé la nouvelle armoire à sa place et évacué la vieille qui ne tenait plus du tout. Ce fut aussi l’occasion de faire le ménage pour ranger le contenu de l’armoire à linge.


Patrick, le responsable d’OTIV  (organisme de micro-crédit social) de Sahanivotry, passe nous voir au gîte pour nous donner la version modifiée de la charte des jardiniers. Modification intéressante qui précise maintenant qu’AM ne sera pas impliquée dans le recouvrement des créances. Après discussion il se propose de nous chercher une maison pour nous héberger à Sahanivotry au même tarif qu’ici parmi les habitants qu’il connaît. On apprend aussi qu’il fait partie de la direction d’OTIV et qu’il a été nommé là-bas pour y remettre un peu d’ordre… Il nous fait vraiment très bonne impression, son français est exemplaire et en plus il a un humour formidable.
Nina vient nous voir et nous confirme le RV avec le nouveau maire à 8 h demain matin… Il faudra peaufiner nos arguments !
Paul s’est installé dans le dortoir… et il est l’heure d’aller manger. Encore bien des légumes aussi beaux à voir que bons à manger.

Une mangue et une courte sieste plus tard nous nous retrouvons autour de la table avec Philibert pour une très longue réunion où Paul évoque tous les points de sa mission.


 Nous évoquons les conditions des débuts de la nôtre et des rencontres que nous avons déjà faites. Après un moment sur les écoles, le CFP et les rencontres nécessaires avec les chefs ZAP nous abordons le plus gros chapitre c’est bien sûr l’eau avec les questions à se poser sur les arriérés d’impayés dus aux promesses électorales.


A l’accord aussi de la mairie sur nos conditions d’exécution pour les prochains travaux…  A force de parler d’eau l’orage revient avec des averses comme on ne voit qu’ici. En discutant avec Philibert, on apprend que le nouveau directeur du CFP demande à Nina d’y travailler à temps plein, ce qui explique son invisibilité ici. Il convient avec nous qu’il faudra lui demander si elle a l’intention de continuer son poste de coordinatrice de Vovonana ou de démissionner. Nous autres on a une idée là-dessus…
La nuit tombe vite, la pluie s’arrête un moment mais l’orage gronde toujours. On va encore déguster !

 Le billet du botaniste 

L’aloès. Tout le monde connait le fameux « aloé vera », le plante a tout faire : médicament, soin de beauté, shampoing… Mais les aloès sont nombreux. Le petit aloès que je vous présente ici ne fait que 20cm de haut, alors que certains de ses cousins malgaches font plusieurs mètres de haut. Les aloès sont des plantes qui survivent à la sécheresse. En effet, lorsqu’il pleut, ce qui arrive presque la moitié de l’année à Madagascar, la plante va stocker l’eau dans ses épaisses feuilles gonflées pour ainsi pouvoir la redistribuer lorsque la pluie ne tombe plus.

 Cette plante pousse en haut de Ibity, la montagne en face de Manandona, qui culmine à 2200m. L’environnement, la haut, n’est pas favorable : il y fait froid la nuit, il y fait chaud le jour, le sol n’est composé presque que de rocailles inhospitalières. C’est un magnifique spectacle que de pouvoir voir tous ces aloès fleurir en même temps en haut de la montagne : de splendides taches colorées de rouge de jaune et d’orange se mélangent au doré de l’herbe sèche qui se balance lentement au gré du vent dans un silence absolu. Le lieu est calme, serein, il n’y a personne. Et non loin de là se trouvent de secrètes grottes obscures et profondes. Ces fleurs sont comme un appel à la découverte pour nous dire : allez, encore un effort, ce n’est plus si loin, il faut continuer !
Mais dommage, les aloès ne fleurissent pas longtemps. Après un mois, c’est déjà fini. En ce moment, les fleurs ont fané, les fruits ont séché, et les graines, légères, se sont dispersées avec le vent pour continuer d’essayer de faire vivre cet endroit sec, mais magique.

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