mercredi 28 octobre 2015

Les nids de poules malgaches, une espèce endémique en pleine expension


Mercredi 28 octobre 2015

Il fait beau après une nuit de déluge. Heureusement hier, Claudie a vite recreusé la rigole extérieure et l’eau n’est pas passée sous la porte. Par contre une petite souris grignoteuse l’a tenue éveillée une autre partie de la nuit tandis que les ronflements de Paul ou les miens ne l’incommodent plus du tout (les siens non plus d’ailleurs). Ce matin au petit déj, surprise : un grand bol de spaghettis parfumés à la soupe chinoise. Ça passe, sauf Claudie qui botte en touche pour une banane coincée entre deux morceaux de pain plume qui part en partie en poudre à chaque bouchée. Ça me fait envie aussi, bien que sans beurre…
On voit Nina à qui je demande une attestation de domiciliation malgache pour confirmer ma signature de compte. Comme les visites de réseaux sont annulées, Philibert a obtenu deux rendez-vous un peu protocolaires mais bien importants, le premier avec la responsable du district (équivalent à sous-préfet(e) et l’autre avec le chef CISCO (équivalent à l’appellation ancienne d’Inspecteur d’Académie). C’est donc une véritable expédition qui part de Manandona. Paul derrière Philibert et Claudie derrière moi. En route vers de nouvelles aventures… la route est toujours aussi délicate mais suivre la trajectoire de Philibert me simplifie la vie. La moto cache bien sa puissance (ses 200 cm 3 font la différence avec la 125 de Philibert), surtout dans les côtes, mais il y a des détails qui forcent la prudence : le sélecteur de vitesses est tordu et je ne passe les rapports qu’avec un bout de chaussure, le débrayage est dur et efficace seulement en fin de course… par contre les freins sont très rassurants. Premier arrêt à la banque car ça y est, après avoir âprement négocié on va acheter le frigo et la télé pour la bibliothèque. Il faut donc faire la queue et inaugurer ainsi ma signature toute neuve sur le compte AM. Pas de carte de crédit, pas de chéquier donc on fait un chèque volant que l’on remet à une aimable caissière qui nous remet un paquet de billets. Chouette nous voilà millionnaires ! Pas pour longtemps car nous nous précipitons au magasin remettre l’argent pour passer commande avec livraison prévue demain. C’est Paul qui en assurera la réception et l’installation. Ici point de garantie annuelle ni d’extension proposée. Normalement c’est rien et là c’est 30 jours comme une faveur exceptionnelle. Cela permettra dans les quelques jours qui restent de régler la télévision (à laquelle on a rajouté une antenne à… 5€) et de vérifier le bon fonctionnement du frigo (avec quelques THB par exemple). Paul est très heureux (nous aussi), cela garantira l’hygiène et mettra un attrait nouveau à la bibliothèque. Tellement heureux qu’il achète un poste de radio tout rouge pour 10€ afin de pouvoir capter RFI pour les exilés de l’info que nous sommes (trop lourde à capter sur internet).

L'échoppe de rue où Paul a acheté la super radio, plus loin ce sera l'antenne TV
 On reprend les motos direction le bureau du district. C’est au milieu de rien, à 20km d’Antsirabe, sur le bord de la RN7, au nord, direction Tana. La route bien souvent a plus de trous que de bitume. Prudence !

 Nouvelle surprise, nous arrivons à la fin d’une réunion des maires du coin et rencontrons donc Justin et Raymond. On arrive à « convaincre » Justin d’assister à une réunion samedi matin en présence des responsables de réseaux et des chefs de bornes, toujours à propos des cotisations d’eau. Aucun mot sur les lapins d’hier et d’aujourd’hui. Quant à Raymond il nous annonce que pour des raisons de sécurité ( ?), il nous hébergera demain chez lui, à Sahanivotry. Quid de Richard Athanase et Gertrude ? On lui demande de les prévenir. En attendant notre tour nous pouvons lire une charte du contribuable que nous ne pouvons qu’approuver ! 


Puis c’est à nous d’être reçus par la responsable du district, en uniforme (galons et casquette à dorures pas loin). La rencontre est fort sympathique , Philibert explique nos actions que nous complétons. Cette visite de courtoisie (elle est nouvelle dans le poste) se termine par une photo de groupe sur le perron du bâtiment. 

Les premières gouttes s’annoncent. Retour sur nos cavales mécaniques un peu effrayées par les routes de plus en plus mouillées. Dans Antsirabe la CISCO (inspection académique) ne fait pas rêver ! 

Là encore le chef n’est en poste que depuis 6 mois, mais connaît très bien Philibert. A son tour il écoute nos exploits attentivement, attendant de nous placer une demande de construction bien au-delà de nos zones d’action. Nous évoquons les problèmes des lycées, du CFP, des écoles primaires, des formations… 

 Il nous précise que l’Ambassade de France et le ministère de l’éducation malgache ont mis en place un plan de formation systématique des enseignants en français. Il soulève la question de la langue de l’enseignement (« certains enfants parlent mal le malgache, alors le français… »). Il est 14 h, il pleut à verse ! Nous vous disions Antsirabe ville d’eaux, on peut même dire de seaux d’eaux. On file en traversant flaques et bosses (le trou plein d’eau mesure –t- il 5 ou 50 cm ?) avec toujours la crainte de glisser ou de culbuter quelqu’un. Heureusement Claudie fait confiance et c’est plus facile de contrôler la machine. On n’a beau rouler qu’en première ou en seconde c’est pas trop rassurant. On pose la moto chez Albine. Les Pidoux nous aperçoivent et nous offrent l’apéro. Après le repas pris chez le chinois (quel filet de zébu !) nous faisons un peu d’internet.

Côté cyber
Côté bistrot wi-fi
  La pluie redouble et le jour faiblit. Pas question d’attendre plus longtemps, on enfile les Kways et on file réenfourcher nos bolides. 


 Quel retour ! Pluie, éclairs et nous au milieu. La sortie de la ville est vraiment interminable entre les bus les camions les pousse les gens les trous d’eau.

Le départ de Paul et Philibert avec l'antenne TV toute neuve
La campagne est plus paisible mais gare aux virages et aux descentes. Philibert, plus habitué, nous attend plusieurs fois pour s’assurer qu’il ne nous arrive rien. Nous arrivons au gîte secs sous nos coupe vents, mais trempés de la taille aux pieds. Transis aussi.  Séchage, change sec, étendage du linge dans la chambrée et c’est reparti. Il est temps d’accueillir Naja, Vohiren, sa femme et leur jeune fiston Najain venus dîner avec nous.

Bien agréable soirée avec du fibata (excellent poisson d’eau douce) au menu.
Si le temps le permet, demain et vendredi nous serons à Sahanivotry, donc il nous sera impossible d’envoyer le journal faute de liaison internet…
Jacques et Claudie

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