vendredi 15 novembre 2013

Ne jamais crier victoire trop tôt !



Jeudi 14 novembre 
Beau temps comme chaque matin. Je commence la journée après le petit déj (Vola a trouvé des petits gâteaux délicieux) par un exercice comptable puisqu'il faut examiner le compte projet pour pouvoir payer Gabriel et sa société ECAE. Jonglage entre euros et aryaris et on finit par y voir clair. Papiers signatures tampons, tout va bien. Raymond, le maire de Sahanivotry, passe me voir, du coup ça change mes plans car on se donne rendez-vous pour demain matin. J'y retournerai la semaine prochaine pour visiter des écoles
J'en profite pour prendre la moto et filer à Vinaninkarena et aller voir l'EPP pour donner la correspondance scolaire de l'école Dacier d'Angers. Quand j'arrive (à l'improviste et sans arrière pensée) pas de directrice, on me dit qu'elle est partie manger (?), et peu d'instits qui surveillent l'ensemble des élèves (700 quand même) dans la cour. Je me promène et me rend vers les nouvelles toilettes. Catastrophe, je vois des enfants faire la queue devant les anciennes toilettes puantes et crasseuses, qui devaient être détruites, tandis que les nouvelles sont désertées. J'essaie de comprendre pourquoi les vieilles chiottes ont été réparées par les enseignants FRAM. Il paraît que certains enfants ont peur des neuves… 

 
Les enfants devant les vieilles toilettes

Ce matin en plus il n'y a pas d'eau. Pas de lave mains. Quand je vais du côté pissoir garçon, une instit préscolaire me dit qu'on y trouve assez souvent des excréments… Quand au pissoir filles l'écoulement est bouché et la porte à ressort ne marche plus. J'en parle ce soir à Gabriel qui m'assure que les réparations sont déjà prévues mais que l'école de Mahmandry lui a pris tout son temps. Il me confie aussi à propos de ce gros chantier qu'il a subi du coulage (ciment ey peinture) quand lui, Flavien ou Jo n'étaient pas là. je lui dit que c'est assez universel, mais ça ne le console pas. Je reste encore dans l'école. Le chef ZAP (responsable de la vie scolaire de Vinaninkarena) arrive et je lui demande pourquoi on ne l'a pas vu hier. Le chef CISCO l'aurait convoqué pour régler une sombre histoire de directeur qui a piqué dans la caisse et s'est fait prendre les doigts plein de confiture. Bon.
Je vais quand même voir la classe qui fait la correspondance scolaire tandis que l'institutrice reste avec le chef ZAP. Ce CM2 est très réactif une fois les 2 ou 3 premières minutes passées. Ouf un moment bien sympa dans cette matinée ! Je retourne saluer le maire, reprendre la moto chinoise et je repars pour Manandona. 

 
Le passage de la sarcleuse mécanique demande pas mal de force

En chemin, je m'arrête pour filmer trois paysans qui passent la sarcleuse dans une rizière. C'est un travail pénible qui améliore bien le rendement et nettoie les parcelles. J'apprendrai un peu plus tard qu'il s'agit là d'une technique recommandée par le SRA (Système de Riziculture Améliorée) préconisé par le ministère de l’agriculture, 
En les quittant je suis interpelé par un groupe de femmes assises au bord de la route et qui viennent de finir le repiquage d'une grande parcelle. Elles ont partagé aussi un grand plat de riz chaud qu'une d'entre elles a apporté. 

Les repiqueuses pendant la pause d&jeuner

Elles me proposent de me joindre à elles… Je refuse en disant qu'on m'attend. Une autre a su que je donnais des photos alors à sa demande je fais quelques images avec plaisir.
Avec tout ça je ne  suis pas allé au marché aujourd'hui. Je mange seul et file faire une sieste, un peu dépité quand même. Après les émotions d'hier on ne peut être tous les jours sur le même registre ! Mille fois remettre l'ouvrage sur le chantier! L'hygiène quel défi ! Je classe les photos et films et décide de m'octroyer une après-midi balade en vélo en descendant la RN7. Paysages superbes, rencontres avec des paysans (j'ai vu une dame faire paître des … moutons). 

La gardienne de moutons au bord de la route

Je vois aussi un peu plus loin une jeune ado remplir son bidon d'eau avec une grande tasse dans une petite mare au bas d'une source. Vu l'emplacement l'eau doit être bien polluée. 


Tout le monde n'a pas encore accès à l'eau potable à Manandona
 Je finis aussi ma distribution d'images aux gens que je reconnais. En levant les yeux, je vois les nuages s'amonceler et les menaces d'orage se précisent. Le plus vite possible (ceux qui connaissent savent que dans ce sens ça monte) je rentre au gîte. Quelques minutes après ça dégringole, ça zèbre, ça tonne. Bien content d'être arrivé à temps. Gabriel arrive à son tour on parle de ce qui me soucie…
Dîner simple et rapide, avec ce temps à 19h le courant s'arrête et chacun va se coucher tandis que dehors ça gronde de plus en plus fort.
Vers 21h quand j'essaie de mettre en ligne ce texte et les images, c'est vraiment le grand déluge et soudain le réseau Orange qu'utilise la clé 3G s'effondre, l'antenne sûrement touchée par la foudre. Plus de téléphone sur ce réseau non plus. Il me reste ma puce Telma (mon petit téléphone "malgache" a deux cartes SIM)  dont l'antenne semble épargnée. Vers minuit il pleut encore très fort, mais je finis par m'endormir…

1 commentaire:

  1. Le constat est bien morose par moment. Il y a de quoi être dépité et désorienté pour les futurs chantiers. Courage !

    RépondreSupprimer