mardi 5 novembre 2013

5 novembre

Bonne nuit réparatrice sans moustiques. Les courbatures s'estompent. Il est 5h du matin, le jour se lève. Le sol a gardé encore les traces de l'averse et quelques flaques n'ont pas encore été absorbées . Petit déj sans riz pour moi et j'ai demandé qu'elle n'achète plus ce pain poudreux sans goût. Œuf brouillé en plus du café que Vula prépare  bien et c'est parti !
Dès 8 h nous partons pour la montagne et le réseau d'eau du village Ambohimiarisoa au centre ouest de la plaine de Manandona. Nous utilisons le 4x4 mis à disposition par un cousin de Sitraka et qui nous a déjà amené de Tana. Nous arrêtons dans une cour et poursuivons à pied. Ce réseau était alimenté par une captation d'un ruisseau devenu pollué par la proximité des gens et de l'élevage.  Les habitants et la société de Gabriel ECAE ont trouvé des sources plus haut dans la montagne. Les propriétaires des terrains les ont données au village pour le bien de tous. Il a fallu créer un chemin à flanc de montagne, creuser des puisards de captage et de filtration, monter à dos d'homme plus de 1000 m de tuyau genre Socarex. Les villageois ont déjà beaucoup travaillé, normalement l'enfouissement final a lieu demain. 

Près des premières sources, l'enfouissement du tuyau de captage
Très bon boulot, il va y avoir à nouveau de l'eau potable pour ce hameau. Je suis allé tout en haut des sources (grimpette pas trop trop dure) et filmé tous les lieux stratégiques. Nous aurons de quoi bien parler de ce projet.
Dans ce coin un peu perdu, j'ai croisé un couple de paysan en train de planter du riz "pluvial", c'est-à-dire qu'il n'aura d'eau que celle du ciel jusqu'à sa récolte en mars. Les grains de riz ont été mélangés à de la bouse et de la terre légère, pour fournir l'engrais nécessaire à ce type de semis très original ici. Récolte prévue en Mars, comme pour les plantations en rizières humides où les femmes repiquent ensemble les jeunes plants.
Il fait beau et nous redescendons par le nouveau chemin qui suit la pente nécessaire au bon écoulement de l 'eau vers le réservoir. Nous y voyons 4 serpents à rayures jaunes qu'on me dit bien inoffensifs. Nous entendons aussi pas mal de "cigales" mais impossible d'en approcher. Au bout du chemin, près de la voiture un épi bar où nous entrons… Épicerie rudimentaire, poisson séché très odorant et des bouteilles de bière ou d'alcool soigneusement rangées. C'est en tenant un verre de tokagasy (rhum local très artisanal au titrage incertain mais élevé) que j'enregistre le donateur du terrains des sources.
Petite sieste puis je vais voir Nina, la nouvelle coordinatrice  et Misa  la bibliothécaire, pour essayer de comprendre comment la production d'électricité s'était autant dégradée. A la bibliothèque depuis peu, une monstrueuse photocopieuse laser trône sur un coin du bureau. Au moins 1000 W. Allumée du matin au soir elle utilise une bonne partie de la production. Pendant ma présence … coupure. Je propose quelques règles simples pour limiter la consommation. La bête éteinte, les batteries se chargent et nous avons eu de l'électricité jusqu'à 21 h. Je pars avec Gabriel à Antsirabe poser les bouquins sur les huiles essentielles  au magasin Madagascar Autrement, comme convenu. Reste à trouver un moyen de règlement… affaire à suivre. Je trouve une solution pour Internet, Gabriel  finit ses courses et nous rentrons à la nuit tombante à Manandona. Évidemment l'orage du soir est là et l'aspect du ciel au couchant avec ces couleurs de colère, très impressionnant. 

Les rizières au couchant après l'orage
Nous ne sommes plus que 4 au repas, 3 sont repartis à Tana et nous trainons un peu pour parler histoire et philosophie. Je leur  montre certaines de mes archives historiques et hop tout le monde au lit après cette rude journée.

1 commentaire:

  1. Splendides rizières.
    Bonne nouvelle pour l'électricité ! J'ai eu Blandine au téléphone qui m'en avait parlé aussi. Ca doit être plus confortable.

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