jeudi 7 novembre 2013

Jeudi 7 novembre

Dès le réveil je mets à jour le blog et consulte les mails. Cela va devenir un rituel… Il fait un soleil magnifique et la journée tiendra ses promesses. Je mets un peu d'ordre dans mes affaires et je pars pour le marché avec Vula qui me sert de guide et surtout reconnait les gens à qui je dois donner les photos que j'ai ramenées. Comme ici tout bouge, des vendeurs sont devenus clients d'autres ont déménagé et d'autres encore sont restés dans les champs. On arrive quand même à en retrouver pas mal. Beaucoup d'oignons blancs, des mangues et des pommes de terre nouvelles sont proposés aux acheteurs moins nombreux que d'habitude. Vula remplit le cabas et nous croisons une jeune femme qui  vend des poissons très frais (ils sautent encore), des fibatas sorte de petits poissons allongés avec des rayures comme les perches. Presque sans arrêtes elle nous les fera frire pour le repas de ce soir : un vrai régal ! 

La vendeuse de fibatas
En revenant je croise Rivo, le chef du fokontany Ambohimponana (le hameau situé sur la montagne de l'autre côté de la vallée) que j'invite  à me suivre pour lui donner ses photos et aussi pour lui parler du projet de jardin. L'idée lui plaît bien, nous passons un bon moment à discuter des problèmes que cela soulève et il finit par me donner rendez-vous demain  matin vers 10 heures. Je continue mes travaux d'écritures et c'est Sœur Lucette qui vient me saluer. En cette période de soudure (peu de chose ^venfre en ce moment) les temps sont durs aussi pour les écoles qui ont du mal à percevoir les sommes dues pour l'écolage. On parle de choses et d'autres et je lui propose de créer un jardin pédagogique dans son établissement avec nos souhaits : plantes médicinales, pour huiles essentielles et plantes potagères. Là encore l'idée plaît bien. A suivre donc et aboutir à quelque chose avant mon départ. Pendant ce temps là Gabriel est en conversation Skype avec Henry à Angers. Je n'avais pas imaginé que cela marcherait !
Tout de suite après le déjeuner on part (sans sieste alors qu'il fait très chaud) pour Antsirabe chercher de la peinture et quelques courses pour les ouvriers de l'école en chantier de Mahimandry. Ici l'espace dépend vraiment du moyen de transport. Une auto, une moto, le taxi B, un vélo ou la marche à pied et votre vie n'est pas du tout la même. Le temps s'allonge ou se rétrécit  donc tout peut se compliquer pour les travaux. Ce soir il manque un coude en PVC pour finir un raccordement. Cela va prendre une bonne partie de la journée pour aller en chercher un en vélo au magasin d'Antsirabe. Près du magasin de peinture on retrouve une lampe solaire dont le panneau permet aussi la recharge téléphonique, c'est exactement la même que celle proposée en avril par un fournisseur de Tana mais à moitié prix ! A 55000 Ar (18,50€) ça devient très compétitif et mériterait bien qu'on s'y penche car c'est 3 à 4 mois de consommation de bougies pour une maison.
Revenons à l'école où nous arrivons vers 15h0. Les élèves sont déjà rentrés chez eux. Je refais le tour du chantier. Sur les 12 fenêtres une seule pose vraiment souci. Avec un peu plus de ponçage et de finition ça ira. Par contre pour les portes, une seule est acceptable, les autres ferment mal et devront être sérieusement reprises. Je vois bien que cela contrarie beaucoup Gabriel. Le lave-mains et la borne fontaine ont été remis en eau, ça marche très bien avec une forte pression. Flavien met en place l'alimentation du pissoir garçon et c'est là que le fameux coude manque… seuls ceux qui n'ont jamais fait de plomberie ne peuvent pas comprendre ! Pour nous autres, mesurons le bonheur de pouvoir atteindre en quelques minutes la boutique salvatrice.


Les enfants près du chantier
Des enfants sont venus en voisin voir le chantier . Des filles racontent des histoires avec les pierres (jeu nommé ici tan nara). Parlent-elles déjà du chantier ? Ils me reconnaissent et m'invitent à les suivre. J'en profite pour découvrir les alentours et les maisons proches de l'école. Très très grande pauvreté, vêtements sales et abimés. Tous les enfants ou presque sont pieds nus et tout le monde, y compris les quelques adultes que j'ai croisés, semblent avoir un besoin urgent d'éducation à l'hygiène. A craindre que celle des mains ne soit qu'un début. La mise à disposition du point d'eau de l'école doit devenir un  véritable progrès.
Le soleil descend et c'est la demi-heure magique malgache où tout se dore. Les ocres rougeoient, les ombres s'allongent sans fin et puis tout s'éteint en quelques minutes. Nous avons marché pour rejoindre la voiture et franchi un petit ruisseau sur un tronc d'arbre.
Retour au gîte où Vula comme d'habitude nous a concocté un bon repas que nous finissons sur des mangues juteuses et sucrées. J'écris un peu et dodo…

1 commentaire:

  1. Merci pour ce bout de chemin très dépaysant. Espérons que cette lampe solaire soit une solution durable !

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