mercredi 20 novembre 2013

Journée bien arrosée

Dernière journée à Manandona pour ce séjour… Je file après le petit déj et une nouvelle bagarre pour mettre en ligne ma prose et quelques images. Je croise Philibert sur le départ pour une réunion à Antsirabé. Il a le temps de me raconter qu'hier les gendarmes d'ici ont arrêté trois dalhaos (voleurs de zébus) dans le village voisin, et qu'ils ont saisi deux fusils. Tout le monde savait mais par crainte de représailles sanglantes

tout le monde se taisait. C'est un sage du village qui a pris la décision de les dénoncer. Histoire exemplaire pour une population paisible et prudemment soumise face à la violence de ces bandits.
 Je vais marcher dans le bourg m'imprégner encore de l'atmosphère de ce village. Les commerces sont ouverts sans beaucoup de clients, les oies cendrées traversent crânement la route, une maman gronde ses enfants de jouer dans les flaques d'hier. Plus loin, à la sortie du village de nombreux paysans et journaliers s'activent déjà dans les rizières. La lumière est laiteuse et n'annonce rien de bien tranquille.
Je rentre lentement au gîte où je retrouve Josia qui a le temps de m'accorder l'interview que je voulais sur l'agriculture locale et son rôle de Conseiller de Développement Rural. On choisit le décor et en quelques minutes j'ai un témoignage épatant qui va bien m'aider. Cette fille a un enthousiasme communicatif ! Je cadre son visage un peu serré car son tee-shirt bleu marine "I'm happy, I have Jesus" écrit en blanc au milieu d'un cœur me gène un peu par rapport à son discours. Mais cela aurait pu être tout autre chose… cela n'a pas la ùême importance que chez nous d'afficher ainsi ses convictions politiques ou religieuses. Il faudra vraiment compter sur elle pour aider les projets agricoles. 

La réparation du toit

Sur le toit du gîte je vois un maçon et ses aides en train de chercher puis de réparer les fuites. J'avais râlé auprès de Nina pour ne pas attendre que cela s'aggrave en cette période de pluies. Ils en profitent aussi pour faire quelques reprises d'enduit avant de repeindre le bâtiment. Il ne faut pas faire moche à côté de la nouvelle mairie.
Camille arrive vers midi pour partager le repas avec moi, elle travaille dans le bourg aujourd'hui. Je lui paie en partie ses cours de français avec ce qui me reste d'Ariarys de l'ordinateur amené pour Gabriel. Auparavant j'avais déjà payé les 18 écharpes en soie  qu'Eugène avait amenées pour Anjou Madagascar, le salaire de Vola et mon hébergement. Comme elle m'en confie 17 pour sa maman et que je lui en prends 3 autres pour moi, me voilà transporteur d'écharpes, à défaut d'être vendeur de cravates.
Sitraka et son copain chauffeur arrivent avec le 4x4. Ils nous rejoignent au repas avant de partir voir les chantiers en cours. Le ciel est déjà bien chargé et la pluie tombe généreusement, mais il y a encore des éclaircies. Les pistes deviennent dangereuses et il faut toute l'adresse du chauffeur pour rattraper les glissades ou franchir des trous impressionnants. A Mahimanndry il n'y a plus d'élèves ni de maîtres, mais le nouveau pissoir garçon est bien avancé.

Ajouter une légendeLe pissoir garçon derrière le lave mains
 Dans les classes le pauvre vieux mobilier a été rafistolé en attendant d'hypothétiques tables-bancs.

Pauvre mobilier, pauvres livres...


 Un réel souci de distribution d'eau empêche une fourniture régulière au CSB1 et à l'école. Problème à régler d'urgence avec le maire. Gabriel a prévu un emplacement pour écrire le nom de l'école et des donateurs. La pluie redouble et il nous faut revenir sur nos pas pour contourner un pont détruit. Nouvelle escalade, nouvelles glissades.

Prudence et souplesse pour ne pas aller dans le décor
 Ambiance un peu inquiète dans l'auto surtout quand on glisse doucement vers une cour en contrebas. Il m'a semblé qu'une des roues était déjà dans le vide avant que le chauffeur ne ramène tout cela dans le bon chemin. On arrive à l'école de Fiakarandavo où le lave-mains et la borne, en cours de construction, sont protégés par des tôles du déluge qui s'abat sur cette colline.

Protection du lave-mains récemment enduit

Le nouveau modèle de borne fontaine
Retour prudent vers le goudron. On croise beaucoup de gens trempés qui rentrent chez eux dans la montagne, il faut redoubler de prudence. Arrêt enfin à Vinaninkarena pour voir les travaux des nouvelles toilettes. Sous ce déluge on s'aperçoit vite de l'erreur de n'avoir pas couvert les pissoirs garçons et filles… Aller on rentre, tant pis pour Antsirabé, on verra demain matin en repartant sur Tana.
Au gîte c'est le dîner d'au revoir avec Philibert et sa femme, l'équipe de Vovonana, celle de Gabriel et moi. Moment très chaleureux, très bon repas, discours, émotion et au lit tout le monde  vers 21 h. La pluie a cessé enfin, les panneaux solaires ne fournissaient déjà plus rien dès 16 h ! Je commence à penser à mes bagages et au retour

Dîner aux bougies !

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