lundi 7 mai 2018

Samedi chez les Zafimaniry et dimanche rentrera

Lundi 7 mai
Je continue le rattrapage des jours sans lien...

Samedi 5 mai
Il y a beaucoup de brume au lever du jour . Pourtant le Foudi rouge de Madagadascar a réussi à se percher sur une feuille de sisal. Très bel oiseau d'ici.

Au bout de 15 km de piste nous arrivons à Antoetra. Cet ensemble touristique est géré par les communes et les guides sont des habitants. Il faut donc s'acquitter de taxes bon marché qui servent aux deux communes concernées.

Ce sont des villages dont les habitants ont la réputation d'être de brillants sculpteurs. Quelques ateliers proposent des visites et des productions locales. Mais c'est aussi un village où les enfants jouent comme partout !
Pour nous ça rigole moins ! Nous voilà partis pour une longue marche de 7 heures dans un décor fabuleux. Heureusement il fait encore beau et nous ne glisserons pas.
Belle surprise, avec l'aide d'une asso française, les villageois replantent des palissandres et d'autres espèces pour reboiser mais aussi pour assurer la future production des arbres nécessaires à leur art. Chapeau ! Les feux de brousse ont disparu et on verra tout au long du chemin de jeunes pousses prometteuses. On reviendra dans 20 ans voir la nouvelle forêt.

Un monument à la gloire d'ancêtres (ce n'est pas un tombeau) culmine sur un gros rocher.
Tout près, Johnny notre guide nous montre un petit caméléon. Premier pour Jane et Noémie.
Le paysage est à couper le souffle (en fait c'est plutôt la pente pour le souffle)
Plus loin, après plusieurs montées descentes violentes, le petit village apparaît au fond de la vallée. Toujours ce minuscule chemin pour l'atteindre au bout de 4 h de marche (de plus jeunes auraient mis moins de temps, mais bon on est content d'arriver)
Ce village vit en totale autarcie. Juste une école primaire pour l'enseignement et autour du village les champs pour les légumes. Ici les gens portent ce genre de chapeau rond.
Sans doute parfois aussi ont-ils l'impression d'être comme ces derniers mohicans au fond de leur réserve... mais ils conservent avec fierté leur mode de vie.
Il y a des maisons en bois mais aussi d'autres en terre et paille (moins chères) construites en communauté comme celle ci que nous voyons en chantier.

Là aussi les femmes ont beaucoup d'enfants. Ici pas de téléphone, pas d'électricité et l'eau vient d'une fontaine proche. Vie très difficile.
A côté des maisons de paille et de terre il y a d'autres constructions en palissandre beaucoup plus traditionnelles comme ces superbes greniers communautaires
Les portes sculptées de motifs rituels sont avec les petits volets les seules entrées de lumière. Le feu à trois pierres occupe une partie du sol.
Nos devons rentrer dans la maison du chef élu parmi les sages du village.
Celui ci a 80 ans  et se rappelle encore avoir fui avec ses parents dans les grottes proches lors de l'arrivée des troupes françaises en 1947
Dans une autre maison je demande pour prendre en photo cette délicate échelle sûrement bien casse gueule, même parfaitement sobre.
Ce petit volet fermé magnifique... ne peut me faire oublier la dureté de la vie d'ici.
Nous voici repartis, le retour prendra moins de temps, mais ma tête emportera ces visages et tentera de ne pas les oublier. Que deviendront ces enfants ?
Une des pentes raides du retour : en bas c'est Noémie qui donne l'échelle près du ruisseau. Le chemin est à droite de la grande saignée de ruissellement. Impressionnant. Ici point de lacets de montée, le malgache monte tout droit !
Devant nous traversant le chemin, un deuxième caméléon avec de délicates taches bleutées près des yeux. La démarche hésitante il disparaîtra dans les herbes proches.

C'est un  Faucon de Newton qui se poudre les plumes pour nous saluer à la fin de la grande balade.
Dans le jour baissant les enfants construisent des échasses.
Et Stanislas le sourd muet sculpteur nous montre son travail et nous propose des œuvres dans un magasin communautaire.
Nous reprenons la route à la nuit tombée en direction d'Ambositra au magnifique hôtel L'artisan. Celui là même qui nous avait hébergé il y a 8 ans lors de notre découverte de Madagascar. Au centre toujours le même joueur de Valiha et un guitariste plus jeune. Ils jouent toujours aussi bien !


Dimanche 6 mai
Encore une fois de la brume au lever du jour... mais quelle vue sur les magnifiques bungalows et les araucarias du jardin.


Du palissandre magnifique partout : au plafond des chambres comme dans ce salon accueillant.
Évidemment on est à Ambositra alors ce sera débauche (même dimanche) d'achat de plusieurs objets en bois. Il y a vraiment de belles choses. Nous obtenons des remises pour l'association. Sympa.
Et c'est un tour de marché pour notre dernier pique nique d'escapade...
Et quel beau marché !



Comme dans tant de pays pauvres, on se réclame de la culture rasta, ce coiffeur y a aussi succombé

Plus loin c'est une crevaison qu'on répare calmement
C'est dimanche, pas trop de boulot pour les pousses
ET re rasta, cette fois pour un tatoueur rigolard et bruyant avec sa sono tonitruante diffusant les chants du Maître Bob
Les outils sont du vrai bricolage et l'hygiène minimale.



On reprend la route, lors d'une pause on voit des joueurs de dominos...
Plus loin Bosco charge deux sacs de charbon d'eucalyptus , trois fois moins chers ici qu'à Tana
Les paysages changent et nous reconnaissons ceux de Manandona.
Vers 14h Bosco nous laisse au gîte. Émotion, c'est un bon copain qui rentre chez lui. C'est vrai qu'on était aussi ses clients, mais ça il a su nous le faire oublier sans peine. Merci monsieur plein de gentillesse, d'efficacité et de discrétion. A bientôt pour de nouvelles aventures malgaches !
Quant à nous, dès demain il va falloir se remettre dans les projets.




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