mercredi 9 mai 2018

Antsirabe toujours...

Mercredi 9 Mai

Philibert passe me prendre de bon matin pour notre premier rendez-vous de la journée. Nous prenons le taxi B qui nous emmène à la gare routière sud où nous prenons un vélopousse pour rejoindre la CISCO (l'inspection académique d'ici) où nous devons rencontrer sa responsable. Je n'étais pas venu ici depuis un moment, le bâtiment a été refait à neuf (il était sinistre) avec des fonds européens.
 Dehors une escadrille de Honda 125 utilisées par les chefs zap (genre de conseillers pédagogiques) elles aussi flanquées du drapeau européen. Belles motos...
 Nous restons plus d'une heure en compagnie de cette femme épatante qui explique patiemment pourquoi on ne peut pas signer de convention entre la CISCO la commune et nous à propos du lycée puisque le le lycée n'a pas d'existence légale pour le ministère. De plus aucune trace dans les archives des demandes de Raymond ni d'un quelconque dossier (complexe, qui aurait dû être déposé avant toute chose...). Donc on peut créer un lycée communal qui deviendra d'état après décision ministérielle et accord des communes voisines (dont Manandona). Bref, beaucoup de charrues avant beaucoup de zébus. Par contre elle nous assure de son soutien pour montrer l'intérêt du projet au Ministère. Pour l'instant elle a accepté de mettre en lien ce lycée avec un lycée officiel afin de permettre l'inscription au bac à moindre frais que s'ils s'y présentaient en candidats libres.
Nous parlons de l'inauguration de Maromanana demain, en fait plutôt la réception des deux classes payées par AM en haut dans la montagne. Je lui propose de venir avec nous (en insistant un peu...) et à notre grande et joyeuse surprise elle accepte ! On lui décrit le tableau (piste, rivière à traverser en pirogue etc...) Elle sera là demain après-midi, un jour férié en plus. Chapeau Madame.
Je sors de là tout guilleret, plutôt content des éclaircissements de ce dossier et de la grand qualité d'écoute...
 On repart vers le centre ville et nous traversons l'avenue de l'indépendance où se déroule une manifestation organisée par les députés de l'opposition pour demander entre autres la démission du président.
 Pour l'instant c'est plutôt bon enfant mais j'entendrai plus tard que des ouvriers de plusieurs usines convergeaient vers l'avenue. Rumeurs ? En tout cas on continue notre tournée en passant par le réparateur des imprimantes. Petite boutique, grosses bricoles... Les deux imprimantes récupérables sont réparables pour 80€. Une a ses cartouches de haute capacité et l'autre un scanner, une n'a plus d'encre noire et l'autre n'imprime pas en couleurs. Bric broc bricolages... pile ou face sur la durée des réparations (je serai plutôt face), je me gratte fort mon menton poilu en me disant que tout ça n'est pas très sérieux. En France on a une imprimante pour ce prix là... neuve et garantie 2 ans. Que décider ?
Philibert me laisse pour d'autres rendez-vous, je vais casser une petite croûte en regardant mes mails puis je passe saluer Albine à la clinique ophtalmologique. Je la trouve en forme avec un bon moral par rapport au mois de novembre. Nous discutons d'interentions à venir dans les villages. Quand j'évoque Laimbolo elle exprime ses doutes sur la possibilité de mettre en place la logistique nécessaire. A creuser... 
Quand j'arrive à la statio de taxi b mon aboyeur préféré me montre un taxi B archi plein quitter la station ! Caramba encore raté !
 Le nouveau est quasi vide. Il mettra plus d'une heure à se remplir, j'ai déjà mal aux fesses d'attendre sur ce siège totalement défoncé ! Mais j'en profite quand même pour déguster la vie de cet endroit si étonnant que j'ai raconté tant de fois... Tant pis je continue. En plus c'est drôle, on se reconnaît, se salue. Les vendeurs savent que je n'achète rien mais on finit par se sourire et tout va bien. L'humanité de Madagascar est dans les gares de taxi B (avec aussi ses zones sombres : tripots louches, poivrots etc...). La vie quoi.
 Les tireurs de pousse guettent le chaland
 Les vendeuses tentent leur chance...
 avec toutes sortes de produits (oh les belles fausses clé USB qui ne marchent pas) ou de victuailles
 Mais très souvent ces beaux sourires et ces velumo (au revoir) du départ tant attendu.
 Et au long de la route toujours des gens des maisons des paysages sublimes sous le soleil... mais qui cachent mal tant de pauvreté.
En rentrant je répare la lumière de la cuisine La douille était cassée et les fils coupés... pas facile à faire tant la douille neuve est de mauvaise qualité et les fils devenus cassants. Incroyable que ça marche... Voahangy me dit qu'il n'y avait plus de lumière depuis décembre. Un tournevis (celui que j'ai emmené), un couteau pour dénuder et une douille chinoise à 1000 Ar et voilà que ça repart. La formation à l'électricité c'est indispensable... Je vais photographier demain la prise (neuve installé par Eugène et que j'ai refusée. En plus le courant s'y promène toujours !
 Pendant ce temps là Jane Blandine et Noémie ont fait plein de choses aussi : visite chez Eugène, déjeuner , rangement et inventaire du matériel et linge du gîte et visite aux jardins. Pas trop riches les jardins, pas vitrines non plus.
 Les traitements bio anti parasites ont manifestement été oubliés.... au profit des bestioles  qui se régalent.
 Quand au jardin médicinal il est bien malade lui aussi. La pompe marche toujours il y a bien de l'eau en cette saison.
Le ciel gronde et se fait menaçant, il a été couvert hier et aujourd'hui alors l'électricité s'arrêtera vers 21 heures, alors le blog sera sur batterie.
Vers 18h on part dans la nuit chez Philibert où tous les cinq nous sommes invités pour un repas très agréable plein d'échanges avant de rentrer tranquillement sous un ciel à nouveau clair qui nous fait voir des millions d'étoiles. Pas facile de se retrouver dans ce ciel austral, je ne connais pas les constellations d'ici...

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