mercredi 29 octobre 2014

28 et 29 octobre


Mardi 28 octobre
Il fait carrément frais ce matin et on passe la polaire pour le petit déjeuner. Blandine va passer une nouvelle fois sa journée au CSB 2. La semaine passée c’était pour aider Noro la sage-femme à peser les nourrissons, elle a aussi rencontré brièvement le docteur qui lui a réclamé le tensiomètre déjà attribué et utilisé au CSB1… ainsi qu’un incinérateur pour les déchets souillés. Aujourd’hui, comme hier, c’est aider les agents communautaires de santé pour la semaine de la campagne « la mère et l’enfant ». Il s’agit notamment de distribuer des comprimés de vitamine A et d’antiparasitaires. Une médecin contrôleur de cette opération est passée vérifier que tout se passait bien et elle doit passer dans tous les CSB 1 et 2. Petite dame efficace et énergique qui vérifiait tout et s’est étonné de l’absence du médecin local…
Moi, je me suis fait conduire en moto à Vinaninkarena par Naja pour 8h30 afin de retrouver Stephanoël à la mairie. J’y rencontre par hasard le chef de gendarmerie du secteur Antsirabe 2 qui après une courte discussion me demande si Anjou-Mada peut aider la gendarmerie… Essayé, perdu. On part sur la piste, je veux passer voir l’école de Mahaimandry inaugurée l’an passé. Après quelques km de piste, pssssht, crevaison du pneu arrière. 

En panne sur la piste
Et nous voilà tous les deux au milieu de pas grand-chose redevenus piétons. On laisse la moto et on continue vers l’école à pied. On rencontre un groupe d’enfants en train d’aider bruyamment à tirer une charrette de sacs de ciment vers l’école : grâce à une dotation d’état ils vont pouvoir colmater les trous des sols des salles de classe du vieux bâtiment dont la toîture serait bonne aussi à changer… Je visite l’école donc, grande déception en ce qui concerne le lave main et la borne fontaine : il n’y a pas d’eau ! J’apprends que depuis 15 jours ( ?) c’est coupé. Plus haut un agriculteur a coupé le tuyau, plusieurs versions courent entre accident et sabotage pour récupérer l’eau pour une rizière. J’en parle au maire fermement pour que ce soit réparé au plus vite et que ça ne se reproduise plus. La visite des classes est plus rassurante, la cimenterie Olcim assez proche de l’école a donné des tables bancs de très bonne qualité et les enseignants viennent de recevoir des cartons de livres scolaires. 
 
La salle de classe neuve bien équipée

 Un des maîtres FRAM a été titularisé. Je visite aussi les classes de l’ancien bâtiment dont les portes ont été refaites comme je l’avais souhaité l’an passé. On repart à pied rejoindre une voiture venue nous chercher au plus près possible… retour à la mairie où le chef ZAP me prend sur sa moto pour aller à l’école de Fiakarandavo. Repiste pas facile avec plein d’ornières. On arrive sans incident. Je commence par regarder le lave-mains. Quelle tristesse ! Deux des becs sont cassés, la grille partie, le cadenas devenu inutilisable, la porte a été forcée et au final il n’y a pas d’eau ! Je suis colère contre le manque de soins apporté à l’installation et je le fais savoir. 


Le lave-mains inutilisable


 Finalement je pose comme condition l’éventuelle construction des deux classes demandées que le lave-mains soit réparé et géré comme il faut. Je pense que l’an passé je n’ai pas assez insisté sur l’intérêt de l’hygiène avec les enfants et de la nécessité de protéger le bien commun. Je visite les classes surchargées qui confirment quand même la nécessité de construction nouvelle. 

La salle coupée en deux qui contient près de 80 élèves
 La salle de classe de classe construite par Cœur de forêt est claire et fonctionnelle mais ne suffit pas aux besoins… 



On repart vers la mairie, je suis bien secoué par ce que j’ai vu et par la moto. On voit Stéphanoël puis le chef Zap m’emmène à l’entrée d’Antsirabe où je prends un bus local pour aller au centre. Je déjeune de crudités avant d’aller chez Albine. Je suis fatigué, alors je fais une sieste avant de faire le film sur son institut. C’est vraiment impressionnant et tellement difficile à pérenniser. La visite est instructive et montre la ténacité de cette femme à concrétiser cette initiative.
 
Patrick, l'ophtalmologiste en mission et Albine


 Il pleut en fin d’après-midi et je file vers la station de taxi B. J’attends assis. Le bus se remplit doucement. Vers 19h dans la nuit pluvieuse le chauffeur nous fait descendre : pas assez de clients. Pour résoudre le problème j’achète les places manquantes, on part. 

L'attente du départ sous la pluie...
 Nouvel arrêt à la station service pour mettre quelques litres dans le réservoir et où on reprend du monde et on file enfin poussés par les pompistes car bien sûr il n’y a plus de démarreur. Je suis à l’avant dans les odeurs de gasoil. L’éclairage est quasi inexistant et nous avançons dans cette nuit de tous les dangers. Je suis soulagé quand je descends à Manandona.
Une bonne soupe et au lit après cette journée bien éprouvante !

Mercredi 29 octobre
Une bonne nuit de sommeil réparateur et ça repart, petit déjeuner joyeux qui permet de mieux digérer la journée d’hier. Michel arrive d’Antsirabe et Bints et lui commencent à faire le bilan des travaux ethnobotaniques en cours tandis que Blandine repart au CSB2 travailler avec la sage femme. 

 
Michel et Bints en grande discussion

 Un peu plus tard ce sera au tour de Joséa de se joindre à nous pour parler jardins et puits. Elle se rend bien compte que l’équipe de jeunes jardiniers va se disperser et qu’il n’en restera que 2… Philibert et Nina arrivent peu après et c’est l’occasion de refaire le point sur toutes ces questions avant le retour de Michel pour la France. Tout le monde semble tomber d’accord pour que ces jardins deviennent lieux d’exercices pratiques pour le CFP. Michel propose d’ajouter dans la section agriculture et élevage une formation à la rizipisciculture, une des spécialités de Joséa… Philibert est un peu préoccupé par la journée de demain où il va recevoir le président de la république et le ministre de l’agriculture ! Ni plus ni moins. 

Séance de travail sur les jardins et le CFP
 Vers 10h30 nous prenons Blandine au passage pour filer à Sahanivotry voir Mickaël le nouveau médecin du village fraîchement sorti de la faculté. Michel et elle vont l’interroger sur le fonctionnement et les attentes de son centre de santé. Michel lui laissera un tensiomètre électronique. Pendant ce temps là, Bints et moi allons nous rendre à l’école d’Ambohimanarivo située de l’autre côté de la rivière de ce village sans pont. En ce moment pas besoin de barque, on passe à gué. L’eau est claire mais même pas fraîche ! 

Le passage à gué
 On se rechausse et on traverse le village jusqu’à l’école. Ici pas de moto, pas d’auto, quelques vélos et un silence magnifique enchanté d’oiseaux. Il fait à nouveau chaud. Les gens nous saluent, une famille même me demande de les photographier après que la maman soit allée chercher le poste de radio, preuve incontestable de la modernité du lieu. 

La famille à la fenêtre
 A l’école où nous n’avions pas prévenu de notre visite, j’apprends que la directrice a pris sa retraite et que le directeur n’est pas là. On discute avec les autres enseignants (Bints est un précieux traducteur). Ils sont contents des fleurs et autres objets que j’ai apportés.
 
Deux filletes de l'école

 Les graines de fleurs étaient promises dès l’an passé pour orner les bacs vides disposés sur la rambarde de l’école. J’apprends aussi que la pompe est cassée depuis juin et dans cette école de 340 élèves (avec une classe à plus de 70 élèves !) qui était un exemple de lavage de mains est sans eau courante. Personne n’a prévenu la mairie… 

La pompe protégée ... mais hors d'état
 Je demande qu’on fasse faire un devis de réparation, sans promettre de prise en charge, mais… Il y a aussi deux autres demandes : un coin incinérateur de déchets en dur et surtout la sécurisation et la pose de toilette à la turque en dur en remplacement des planches qui menacent de céder. Les toilettes sont propres et lavées (l’eau de la rivière est au moins à 200 m). Michel et Blandine ont fini, alors on quitte cette école sympathique, on retraverse la rivière et on retrouve nos compagnons. En chemin on ramasse Coline qui était partie dès le matin pour être dans un petit centre de soins pour la semaine de la mère et l’enfant. Le docteur Oly est là et Michel lui dit sa façon de penser sur les absences aux réunions et les contacts difficiles… On rentre pas trop en avance pour déjeuner.
Blandine repart au CSB2 tandis que Coline parle de son sujet de travail avec Michel. Philibert m’a invité à une réunion avec les responsables de la journée de demain avec Coline. Présentations, discours et coup à boire. 

 
Le pot de fin des préparatifs

 Bon ça a eu lieu avec 2 h de retard que j’ai utilisées pour travailler tranquillement au gîte. Le tonnerre gronde et nous avons droit à un orage carabiné avec grêle et tout et tout. 

Le déluge version malgache
 La violence des coups de tonnerre et des éclairs est plaisante à regarder bien à l’abri, mais on pense aussi aux installations en cours autour du terrain de foot prévu pour l’atterrissage demain de l’hélicoptère présidentiel… Un trou de lumière dans le ciel et voilà un coucher de soleil flamboyant.
 
Après la pluie...

 Coline et moi sommes un peu malades, je mouche beaucoup tandis qu’elle a à nouveau des soucis digestifs. Soupe chaude, croissants à la viande et mangue et on va se coucher.
Depuis hier et je ne sais pas pourquoi j’ai des soucis avec la clé 3G et mon ordinateur, incapable de me connecter.

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