Samedi 17 octobre
Au désespoir des gens d’ici qui attendent désespérément la
pluie, le ciel est toujours bleu ce matin encore. Noé ramène la poule et les quatre
poulets après que la maman ait ouvert le gîte et commencé à allumer le feu dans
les braseros.
La cloche de 6 h du Sacré Cœur vient de sonner. La journée
commence. Les enfants n’ont pas école : pas de blouses visibles, pas de
cartables non plus. Nous déjeunons portes ouvertes sur ce magnifique paysage,
deux œufs et du riz en guise de pain. Un peu de café et c’est parti. Aujourd’hui
direction Antsirabe si possible. Claudie, Gérard et moi allons nous poster sur
la route près de l’église luthérienne pour attendre un taxi B. Le premier est
archi rempli en quelques secondes par ceux qui attendaient déjà… On en profite
pour admirer le travail des maçons en train de faire l’enduit de la maison d’en
face. Très belle couverture en tuiles plutôt que la tôle. Peu après nous nous
entassons dans le taxi B suivant. A 5 par rangée c’est vraiment juste. Arrivés
au niveau de la gendarmerie on est arrêtés pour charger en plus quatre autres
passagers : deux voleurs de zébus attrapés il y a peu et deux gendarmes. Les voleurs sont
menottés. L’adjudant monte à l’avant, ça permettra au moins d’éviter les bakchichs
aux contrôles routiers ! On débarque à la gare routière sans d’autres
soucis.
La gare routière sud d'Antsirabe |
Nous commençons par régler les choses urgentes avec les téléphones et
la clé 3G très sollicitée par nos usages. Les personnes sont efficaces et
compétentes. Seule difficulté : il n’a pas été facile de faire débloquer le
téléphone orange Nokia donné par mon ami Jean-Bernard. C’est dans la rue que ça
se résout pour un prix raisonnable. On continue par une visite chez Monsieur
Raoul le bijoutier pour le rituel du change (conversation sympathique sur l’état
des travaux d’AM à Manandona, comptage et vérification discrète de nos euros
avant d’ouvrir son coffre et nous compter au meilleur taux les Aryaris
convertis, un moment de grande civilité dans cette ville agitée). Nous
pénétrons ensuite dans les halles du vieux marché colonial à l’élégante
charpente en béton.
Légumes, viandes, poissons nous arrivent dans une débauche
de couleurs et d’odeurs. Magnifique étalage d’un marchand que je retrouve
chaque année… Dans la rue proche les ferblantiers sont toujours là avec leurs
ateliers sur le trottoir. Je suis aussi surpris de servir de guide après avoir
parcouru ces endroits avec ceux qui m’ont donné la passion de ce pays.
On
poursuit la rue qui mène au marché de Sabootsy. La rue franchit un pont sous
lequel circule un cloaque repoussant, près duquel se tient un marché aux puces
improbable.
Tout près, dans un atelier de plein air on fabrique des chaussures
à partir de pneus de camions désossés sur place. 2000 Ar (0,60€) la paire.
Nous
passons la porte du grand marché où un monsieur âgé nous conseille de mettre
nos sacs devant nous et de se méfier des pickpockets. On le fait, mais jamais
on sentira de menace autour de nous.
Une des allées des poissons séchés |
Là nous enchaînons les allées, d’abord les
poissons séchés dont l’odeur terrible nous revient en regardant les images, les
fruits (en ce moment il a surtout des mangues), les légumes, les riz (il y en a
plus de 10 sortes différentes), les haricots…
Plus loin se sont les nattes, les
tissus, les tissus, les poteries. On y vend aussi toutes sortes de volailles
vivantes, mais aussi des lapins et… des chats (je n’avais jamais vu) destinés à
être mangés, attachés aux cages dans lesquelles on les a amenés. Je pense à
ceux de notre maison… Autre vision des chats. D’un autre côté ça expliquerait
pourquoi ici on voit plus de chiens que de chats. Plus loin c’est le marché de
l’outillage traditionnel avec plusieurs modèles d’angady, de fourches, de râteaux
et même des brouettes à roue métallique.
Encore un passage devant le secteur des plantes médicinales et on
quitte ce marché épatant, grouillant d’une population fort joyeuse et
accueillante. On revient dans la rue principale, près du vieux marché pour
déjeuner d’un filet de zébu (un régal), frites, yaourt (14000 Ar sans compter
les bières, env 5€). C’était prévu d’y profiter du WIFI mais le réseau est en
panne !
La rue grouille d'activités de toutes sortes, pas facile de circuler |
Petit à petit les pousses pousses diminuent au profit des cyclo pousses |
On sort et on en profite pour aller jusqu’à l’avenue de l’Indépendance
qui relie la gare à l’hôtel des thermes.
Vestiges des riches heures de la
colonisation complétées par une visite à la cathédrale dont pas un des vitraux
ne représente la vie malgache.
Retour tranquille à la gare routière (sans être
trop importunés par des nuées de vendeurs de souvenirs). On s’arrête pour
regarder les frigos (l’idée du congéléteur ou du refroidisseur semble moins
pertinente vu l’amélioration des performances des frigos). On en voit un Sharp
avec serrure, à 240€ (livré) qui affiche une consommation de 100 Watts et qui remplacerait l’antiquité énergivore du
gîte.A discuter avec le bureau...
Par chance, nous trouvons très vite un taxi B qui nous ramène avant la nuit à Manandona. Assis à l’avant Claudie et moi le voyons glisser très discrètement des billets avec les documents qu’il doit montrer aux postes de police.
Curieusement tout va bien pour ce véhicule vétuste surchargé.
Etonnant. On arrive au gîte. Des anciens élèves de français de Florian discutent
autour d’un verre… nous voici sortis de l’agitation de la ville !
Ce soir pas moyen de se connecter sur le mails, par contre le blog a l'air de passer... mystère du web.
Jacques
Continuer de nous faire rêver en nous racontant votre voyage. Je ferme les yeux et je suis de nouveau à Manandona ....l'agitation de la rue....les enfants qui nous crient "bonjour vazaha...l'avocatier devant le gite. Bonjour à toutes les personnes que j'ai pu rencontrer durant mon dernier voyage.
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