Lundi 26 octobre 2015
Si hier la journée fut riche en belles rencontres et bons
moments, on ne peut pas en dire autant pour aujourd’hui. La journée a commencé
dans la brume et a fini dans le brouillard au moins en ce qui concerne nos
activités… Après le petit déjeuner Florian nous informe qu’une des palissades
du jardin est en train de pencher dangereusement, gênant un passage.
Urgence ! Claudie Flo, Michel qui vient d’arriver et moi allons voir. La
pluie a détrempé le terrain et les pieux sont entraînés par le poids de la
palissade. Rafistolage rapide avant de consolider plus tard avec les élèves du
CFP. Après ce petit intermède on se met à table avec Philibert et toute la
bande.
Beaucoup de choses à discuter depuis la gestion du gîte en passant par
les jardins, les réparateurs de pompes etc etc… Très longue réunion. Le
directeur du CFP vient nous rejoindre pour faire la connaissance de Paul et
préciser la place de son établissement dans les sites vitrines. Il a aussi
donné plein de suggestions de projets qui vont des tables bancs aux blouses des
écoliers et à la soudure pour laquelle il souhaiterait bien un groupe
électrogène. Je lui rappelle que c’était une des promesses du directeur
régional l’an passé. Il est midi, le soleil est revenu, Michel repart jardiner
ailleurs et nous passons à table. Dehors, depuis ce matin Dada Menje aidé de
Naja ont dégagé le tuyau d’évacuation des eaux usées bouché, qui transformait
la douche en pataugeoire. Les spécialistes de la centrale solaire sont là
aussi. Paul est très inquiet et toutes les spéculations techniques
contradictoires tentent d’expliquer les anomalies d’affichage ou de
fonctionnement. Il est décidé de recharger les batteries avec le groupe
électrogène de VS, mais cela ne donne pas les résultats escomptés… sauf brûler
de l’essence.
Claudie et moi devions nous rendre à Antsirabe pour y faire plein
de trucs urgents en utilisant la moto. On a la moto, on a nos sacs prêts, il ne
manque que les papiers et les clés pour partir. Naja est parti de son côté
avec. On l’attend puis vers 15h, dépités on range la bécane. Le ciel se couvre,
la pluie menace. Finalement on doit absolument se dégourdir les jambes, on
décide donc d’aller voir l’école au dessus du gîte. Bonne îdée. Pas de chance,
il n’y a plus d’élèves, les classes sont vides depuis 13h30.
On revient au gîte
chercher un sac et nos bouteilles vides de bière (il y a encore ici des
consignes) et le petit sac des choses à remettre à l’Edith d’ici de la part de
notre Edith à nous et de son Daniel. Hier on a appris qu’ils habitaient le
bourg de Manandona sans plus de précision. On interroge les gens dans la rue et
à l’épicerie, on nous envoie aux extrémités de Manandona. Encore raté,
caramba ! Le jour baisse et le spectacle de la rue nous calme un
peu : marchands pour le repas du soir, joueurs sur le bas côté de la route
et enfants qui nous regardent avec curiosité.
C’est en rentrant au gîte que
nous attend la bonne surprise de la journée, Rivo est là et nous apporte 114
nouvelles signatures d’engagement pour son fokontany à propos du réseau d’eau
de Ambohiponana Nord. Quel travail et quelle énergie pour rassembler tout
ça ! Il est très fier de lui et il a de quoi.
Rivo et Claudie pendant la traduction de la lettre d'engagement |
Paul reçoit ensuite le
directeur du lycée Gromaire avec qui il échange laborieusement des nouvelles de
son lycée. Puis c’est l’heure du repas, une bonne soupe à la viande, aux
légumes et avec un œuf dur. Délicieux et réchauffant pour cette fin de journée
un peu fraîche. Le dessert papaye (offerte hier) yaourt est magnifique. La clé
3G ne nous a pas été rendue alors le blog partira demain.
Jacques et Claudie
Le billet du botaniste
Les orchidées peuvent s’implanter sur trois types de
milieux, et c’est ainsi que l’on peut qualifier certaines de terrestres,
d’autres de lithophytes, et enfin les dernières d’épiphytes. Une espèce est
souterraine, mais nous ferons semblant de l’oublier.
Nous pouvons trouver ces trois types d’orchidées sur le
massif. Les plus en danger sont les espèces épiphytes, car elles poussent sur
les arbres. Ces derniers étant en voie de disparition, faute aux déboisements,
les orchidées qui y prennent racines sont elles aussi en danger.
Les lithophytes (sur les roches) et les terrestres sont,
elles, moins en danger. Elles auraient même plutôt tendance à coloniser de
nouveaux milieux.
La petite angraecum que je vous présente ici est une amie
des rochers. Elle s’accroche au flanc des rochers par ses racines épaisses, de préférence dans les failles.
Mais elles sont toujours en plein soleil, livrées au vent et à la sécheresse
tout le temps que durera la saison sèche. Incroyable lorsque l’on repense à la
légende urbaine disant que les orchidées sont des plantes compliquées et
difficiles : celle-ci résiste à tout, même au gel ! Seul bémol à
cette soldate de l’extrême, elle ne colonise presqu’exclusivement que les fonds
de vallées, dont l’air est relativement humide.
Cette lithophyte, finalement, a tout l’air d’une
extra-terrestre, avec son air d’étoile filante et son long filament
nectarifère. Elle laisse même dans son sillage trainer une odeur douce et
sucrée.
Flo(rian)
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