vendredi 27 avril 2018

Manandona, jour de marché

Jeudi 26 avril

Le temps se met au beau fixe. Par la porte ouverte on voit la brume se lever des rizières et laisser apparaître la montagne au loin. Magnifique. La température du matin est bien fraîche quand même, mais dès que le soleil donne il fait très bon.
Aujourd'hui c'est jour de marché, nous y allons tranquillement et c'est l'occasion de retrouver des gens (entre autres, nous y rencontrons Mme Vola l'ancienne cuisinière, bien vieillie et triste). 
Les échoppes de petit matériel, de fripes, les gargotes occupent le haut du marché tandis qu'en bas les nattes et les soubiques côtoient les paysannes venues proposer leurs légumes.











 Par contre, le très beau stand des jardiniers est désespérément vide. Dans la matinée je vois Vola et lui propose d'inclure dans le règlement des jardiniers l'obligation de présence au marché et d'imaginer avec eux les sanctions possibles en cas d'absence. C'est impossible de supporter ce vide, comment faire croire à l'efficacité du projet... J'irai aussi avec elle voir le menuisier dans le cadre du CFP cette fois pour voir avec lui la possibilité de stages ou de cours dans ses formations professionnelles.
 
 Bidouilles impressionnantes dans la rue pour proposer des copies pirates de films sur clés USB. Les PC sont alimentés par des batteries de voiture ...  C'est un petit commerce comme un autre !
 
 Celui-ci  a bricolé des enceintes et  se spécialise plutôt dans les clips et la musique.

Un peu plus loin c'est la séance de "cinéma". Dehors le programme ne propose que des films d'action chinois. Les pochettes des DVD pirates font office d'affiches. Pour quelques Ariarys on passe le rideau d'entrée et on rentre dans la salle.


 Un écran de téléviseur de taille bien modeste et un lecteur de dvd constituent l'équipement technique de "projection". Plus loin un générateur fournit le courant nécessaire.

Comme c'est jour de marché, les bancs sont plutôt bien garnis. Au balcon il y a aussi du monde pour voir la petite lucarne. La lumière passe aussi entre les planches disjointes. C'est vrai qu'il faut de l'imagination pour rentrer dans le monde de Bruce Lee dans de telles conditions.

Un peu en retrait de la route c'est le coin des charbonniers. C'est un monde plus pauvre encore et méprisé par la population. Ils descendent de la montagne avec leurs productions de charbon de bois. Environ 35 kg par sac amené sur la tête pour être vendu ici aux habitants mais aussi aux livreurs cyclistes d'Antsirabe qui devront escalader la féroce pente pour quitter la plaine de Manandona. Le prix du sac varie en fonction de la saison. En ce moment, ici c'est environ 8000 Ar (2€) le sac, le prix peut doubler une fois arrivé à la ville proche.



C'est tout un art pour charger les 100kg de charge sur les bicyclettes. En plus ils arrivent à faire la course entre eux dans cette côte de 2 km que je serai bien incapable de grimper à vide !


En rentrant au gîte Voahangy me montre les fibatas qu'elle a achetés ce matin. Je n'en avais jamais vu d'aussi gros.


Après manger, Noémie, Jane, Blandine et moi partons en promenade en direction du Rova d'Ambohiponana. La propriétaire Mme Lalalo se fait un plaisir de nous faire visiter et expliquer ce palais de bois du 19ème siècle. Accueil charmant de cette notable du village.



Voici la borne privative du rova... qui alimente directement l'intérieur de l'habitation principale un peu comme notre installation au gîte. Compensation au don des sources pour le réseau d'Ambohiponana Nord...
Sur le chemin du retour, depuis la plate forme de l'église, nous admirons en direction du nord, le paysage de la plaine.Le jour baissant accentue les reliefs.



Les martins-tristes au masque jaune se perchent dans les arbres aux abords de la rivière Manandona qui a encore un fort débit en cette saison.



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