Samedi 28 octobre
Il fait toujours grand beau, c’est très agréable et pratique pour nous
mais de plus en plus dur pour les paysans. J’ai vu beaucoup de canaux d’irrigation
des rizières à sec. Cela augmente les histoires de vol d’eau la nuit : des
gens trichent et détournent l’eau à leur profit même quand ce n’est pas leur
tour… Il y a donc des « milices » de surveillants. Pas rassurant !
Les pluies à venir résoudront ce problème en en créant d’autres comme la
difficulté de circuler.
A propos de difficulté de circuler, Philibert vient à 8 h comme convenu
pour m’emmener voir les circuits d’eau récents d’Ampohinana Nord et Sud. On
peut voir la moto de VS payée par AM, une jolie Mak chinoise bleue, plus
routière que tout terrain. La boîte de vitesse n’est pas adaptée aux grimpettes
et les 200cm3 n’y peuvent pas grand-chose. Mais impossible d’avoir la clé, Naja
n’est pas venu. Donc Philibert repart chez lui chercher sa vieille Honda tout
terrain qui marche toujours bien. Nous voilà partis avec plus d’une heure de
retard ce qui ne semble pas surprendre Rivo qui nous attend au pied de la
montagne.
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Réseau sud, une borne au milieu d'un groupe important de maisons |
On va commencer par le réseau sud, le dernier réalisé, et on finira
par celui du nord réalisé en 2016. Pour ces deux réseaux une nouveauté :
la réalisation de l’entourage était laissée à l’imagination des bénéficiaires
avec toutefois des conditions de base communes : protection contre le
bétail, impossibilité de faire la lessive etc… Le résultat est donc très
différent esthétiquement d’une borne à l’autre. Malheureusement la qualité de
la construction aussi. Certains entourages sont déjà fissurés… On me parle du
dernier tremblement de terre, mais personne n’a encore réparé celles dont on me
dit qu’elles ont souffert. Je demande que les responsables de bornes et de
réseaux y veillent.
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Réseau sud, la borne la plus coquette avec ses plantes grasses |
J’ai aussi un film à faire pour compléter les dossiers de
nos partenaires. Ce n’est pas facile de faire ça en si peu de temps mais les
utilisatrices (les hommes fuient les points d’eau, allez savoir pourquoi ?)
sont ravies de témoigner et elles disent toutes les diarrhées en moins, les
fatigues diminuées, le progrès que représente cet équipement pour leur vie
quotidienne. Elles ne récitent pas une leçon bien apprise, mais nous parlent avec
des sincérités évidentes.
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Réseau sud, les femmes lavent le linge à côté d'une borne |
Bravo les amis, vous pouvez être très fiers de votre
travail de préparation et nous tous d’AM de ces belles réalisations. J’ai
vu des bornes fleuries, des bornes « astiquées »
par des responsables enthousiastes qui surveillent depuis leurs maisons le bon
usage et la propreté des lieux. Qui en parlent avec fierté aussi, et
reconnaissance. Il faut dire pour être franc quelques unes qui devraient s’inspirer
des précédentes, un peu négligées. Je demande à Rivo et Philibert s’ils peuvent
veiller à leur bon entretien. Un signe du succès : plein de personnes qui ne voulaient pas profiter des bornes ont demandé à pouvoir s'y inscrire !
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Réseau sud, au dessus des rizières. Sur cette borne on a rappelé les conditions d'usage |
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Réseau sud, en hauteur le château d'eau |
Depuis certains endroits on voit même les châteaux
d’eau (ici on les appelle aussi réservoirs) peints en bleu, dans la montagne.
Sur les flans on peut y voir les logos de Vovonana et AM. Tout est dans la
boîte, je peux revenir au gîte ému et rassuré.
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Réseau nord, une borne en usage depuis plus d'un an au plus grand bonheur de tous |
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Réseau nord, l'eau coule, quel confort ! |
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Réseau nord, Rivo sur la place des premières réunions qui ont eu lieu en 2015. Maintenant la borne est en fonctionnement ! |
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Ce midi c’est repas succinct,
Voahangy est partie pour Antsirabe faire les courses. Le gîte se vide :
Sarah ce matin, Paul Claudie et moi pour une fin de week end en ville en
profitant de la vieille voiture de Gabriel (arrivé à Antsirabe, il s’arrête,
lève le capot tripote un fil : « je rebranche le ventilateur, sinon
ça chauffe »). Là je vais revoir Raoul qui avait des choses à nous dire à
propos de ses amis des Anciens de Manandona (association FITEMA) en qui il
avait totale confiance. Réseaux ? Et puis nous passons chez Albine de l’association
d’ophtalmologistes, l’association EZCO avec qui nous avons des relations de
partenariat. Nous y apprenons qu’il y a deux opérations « basse vision »
à Sahanivotry et Manandona lundi et mardi. Mon idée d’accompagner Annie,
Dominique et Claudie à Ambositra (ville des artisans du bois) tombe du coup à l’eau,
car je veux représenter AM lors de leurs interventions. Ce sera (encore une
fois) partie remise.
Nous filons ensuite au marché de Sabotsy, conseils de prudence de gens
sympathiques : « attention à vos sacs ». Je prends des photos de
cet endroit stupéfiant.
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Un beau chargement de canards |
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Pourtant on parle aussi ici de grippe aviaire |
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L'étal du marchand de plantes médicinales... juste avant que je ne m'étale ! |
Tandis que je photographie un marchand de plantes
médicinales, le sol se dérobe sous mon pied droit et me voilà coincé dans un
trou de dalle d’égout (le sol du marché n’en manque pas, je le verrai plus
tard). Je tombe en arrière. Aussitôt un cercle bienveillant m’entoure, m’aide à
me relever, me fait assoir sur un tabouret, m’apporte de l’eau pour me laver le
pied sali par la chute. Aucune moquerie. Le tradipraticien vendeur de plantes,
me palpe la jambe et le pied pour voir si quelque chose est cassé. Tout va bien
sauf une écorchure. Quand je regarde les fers à béton auxquels j’ai échappé, je
trouve que je m’en tire bien !
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Le tradipraticien et ses enfants |
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La lépreuse qui me propose son cicatrisant... |
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Chez le marchand d'outils |
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Et ces étals à n'en plus finir de légumes secs ou frais... |
Je salue mes « sauveteurs » et
poursuis mon chemin en faisant attention où je mets les pieds ! Petit tour
au coin des outils, des sacs et on repart pour Talat chez Nini et Francis qui prêtent
leur maison à Michel et Cécile. Il y a de quoi nous héberger pour la nuit… Nous
passons une excellente soirée à parler surtout de … Madagascar !
Trop de fatigue et d’émotions pour le blog de la journée…
Dimanche 29
octobre
Cécile et Michel ont préparé un petit déjeuner « français » :
thé, brioche, beurre, kéfir (une des potions magiques de Michel), avec quand
même ces succulentes petites bananes un peu rondes de Madagascar.
Le pied va bien. La maison est à moins de 100 m du lac Andraikiba très
célèbre du temps de la colonisation pour ses plages. Il reste encore la station
de pompage pour l’eau de la ville et des vestiges des installations balnéaires.
Depuis mon dernier passage, la balustrade en béton est tombée sur la plage…
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La vieille station de pompage toujours en activité |
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Dimanche, jour de lessive au bord du lac |
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pêcheurs sur leur fragile pirogue |
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Le vieux plongeoir abandonné |
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et la rambarde affalée sur la grève |
Tout près des cabanes de vendeurs de souvenirs se disputent les rares touristes
qui viennent encore par ici. Cette fois c’est plutôt paisible et nous pouvons
acheter à des prix corrects de jolies choses.
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Beaucoup de cabanes abimées, les touristes fréquentent moins le lac |
Il est midi quand nous remontons vers
la ville en voiture. Nous avons rendez-vous avec un ébéniste devant la cathédrale pour des petites
boîtes…
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La cathédrale d'Antsaribe |
en fait c’est lapin à nouveau. François et Agnès nous rejoignent et
nous nous installons dans un premier restaurant. C’est dimanche, il y a un
orchestre avec de bons chanteurs, mais on file plus loin tant la sono est
assourdissante et ne nous permet plus de parler entre nous. Dans le suivant, c’est
plus calme… il y a aussi du zébu rossini à la carte ! et même des bananes
flambées au dessert !
Vers 16h Cécile et Michel nous ramènent Claudie et moi, à la station de
Taxi B. L’aboyeur (celui qui rameute les clients et les incitent à rentrer dans
les véhicules) est toujours le même, toujours aussi clinquant, agité et
gueulard sympathique. Il me reconnaît et vient me saluer avec exubérance. Rigolo.
Moins drôle la petite heure pour remplir le « bus » Mercédès. Quand
je dis remplir, c’est cinq par rangée. Même dans les boîtes de sardines il doit
y avoir plus de place. Devant nous il y a José le forgeron de l’autre jour et
sa femme, et d’autres passagers qui nous connaissent. On part pour s’arrêter
vite à la station service acheter quelques litres de gasoil en utilisant le
prix des billets payés d’avance.
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Le pare brise : un vrai défi pour Carglass ! |
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Sachant qu'il y a 30 personnes dans le bus, combien sont devant moi ? |
Le chauffeur est prudent et il nous amène à
bon port juste au moment où une pluie faible commence à tomber.
Retrouvailles de l’équipe, on se raconte nos aventures, dînons et chacun
repart à ses activités. Et si je faisais le log du week end ?
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Le bus s'est bien vidé quand il nous laisse à Manandona |
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