Même si c’est brièvement, je dors bien.
C’est le coq qui me réveille, un de ces grands benêts de coq tout fier de ses
plumes mais qui se laisse devancer à la pitance par les poules plus agiles. Le
jour se lève quand j’ouvre les volets. Magnifique !
La
maison s’anime petit à petit et les planchers sonores nous racontent les
mouvements des enfants et des grands. Aujourd’hui c’est creusement de la
tranchée Tozzi Green pour faire arriver l’électricité. C’est un chantier communal.
De nombreux hommes sont là avec leurs angady (la bèche malgache). Je ne verrai
qu’une seule pioche sur tout le chantier ! Cinq cents mètres de tranchées
devraient être faits dans la journée, c’est pas gagné vu la configuration du
terrain. Vers 7h30 ce sont les collégiens qui passent sous les fenêtres suivis
avant 8 heures par les écoliers. Ce n'est pas seulement la brume matinale, mais aussi la fumée des feux de brousse qui descend dans les vallées...
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Les collégiens animent la rue dans le soleil levant |
Je pars avec Richard au pointage des ouvriers prêts
à partir pour la montagne creuser la tranchée pour l’eau. Je m’aperçois très
vite que les bénéficiaires des bornes embauchent des journaliers pour se payer
la tâche à 3000 Ar (moins d’1€) la journée. Joe et son équipe devront gérer
cela et l’acheminement des matériaux. Pas commode ! Richard fait donc le
pointage et ils se mettent en route. Il fait déjà chaud.
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Richard enregistre les présents |
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Il y a du monde pour partir dans la montagne |
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Le chômage est si important que la moindre offre de travail est une aubaine |
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Pourtant c'est un travail harassant qui les attend |
En rentrant on peut déjà voir l’avancée du
percement électrique. On est interpellé plusieurs fois à cause des positionnements des bornes. Celui qui a
donné le terrain du château d’eau en particulier.
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On fait sècher le maïs qui servira de nourriture pour les cochons. |
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La tranchée "électrique" avance. Le travail de fourmi est très efficace. |
Faute de moyen de locomotion nous partons à pied
vers le fokontany de Ambalolahy situé au sud de Sahanivotry, rive ouest de la
rivière. Il y a là des artisans forgerons. Leurs coups de marteaux s’entendent
de loin. Nous traversons la rivière encore très basse. En ce moment ils sont
sur la fabrication « en série » de sarcleuses pour les
rizières . Je négocie avec lui la création d’un croc, et pour 18000Ar (5€)
il doit me proposer un kit jardinier local : croc, fourche et râteau. Je
paie d’avance, à livrer mardi prochain.
Un des deux jeunes patrons me demande pourquoi je m’intéresse à eux… Ma
réponse est simple, j’admire le talent mis en œuvre avec si peu d’outillage.
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La traversée de la Manandona encore très basse |
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Travail au ciseau pour les pales de la sarcleuse dans cet atelier de plein air |
On continue un peu plus loin voir l’école primaire.
Le portique d’entrée a disparu ainsi que les marquises qui protégeaient les
bâtiments. Le terrain est vaste et bien nettoyé. Dans les deux premières
salles,les tôles sont si abimées qu’elles sont devenues des passoires à soleil
ou à pluie, au choix. Moins de 300€ suffiraient pour remplacer les tôles… Dans
cette école c’est aussi un manque cruel de tables bancs (jusqu’à 5 enfants par
banc au lieu de deux). Et des répartitions d’élèves qui laissent songeur en
particulier un CM1 CM2 de 69 élèves…
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Quand il pleut, ce ne sont plus les tâches |
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Le ciel à portée de main |
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Les tables bancs bringuebalantes chargées d'élèves |
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Petites têtes interrogatives... |
Retour avec arrêt dans une gargotte où je me vide
une bouteille d’eau tandis que Richard et ses collègues enseignants passent au
togagas redoutable.
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La jeune femme de la gargotte |
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Un beau papillon que j'identifierai plus tard |
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Le ciment pour les travaux d'ECAE est livré |
Des livreurs de quartz lâchent leur livraison de
blocs descendus des montagnes sur des
traîneaux tirés par des bœufs . On mange vers 15 h ... Je repars
chez l’infirmier qui se fait passer pour médecin, croisé ce matin, et lui
montre le cd sur les plantes. Je m’aperçois aussi qu’il a deux paraboles TY,
vraiment les seules du village.
A la tombée du jour je suis surpris par un vent de
panique : il y aurait des dalahos (bandits sanguinaires) sur la montagne
d’en face. Ils restent pourtant invisible. Avant le dîner j’ai droit à un
concert improvisé sur des chansons malgaches. Magnifique. Aller, blog et au
lit.
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