Samedi 1er novembre
Ce matin j’ai pris une
infusion de ravinsar, plante médicinale locale, qui m’a bien dégagé les
bronches et adouci la gorge. Vers 9h après le petit déj classique œuf riz
pâtisseries locales (sorte de croustillants et beignets de bananes) on récupère
un deuxième vélo et on se prépare pour une longue balade. Il fait très beau
encore ce matin et comme c’est la Toussaint il y a vraiment foule sur les
routes et les chemins pour se rendre à l’un des offices proposés par l’une de
la quinzaine d’églises de la commune.
Sur les pistes on croise des dames toutes
jolies, les souliers à la main pour ne pas les salir. Certaines s’arrêteront près d’une mare ou d’un
canal de rizière pour se laver les pieds, se recoiffer avant de se présenter à
l’église.
Les gens sont endimanchés... |
Blandine et moi on commence par aller voir le pasteur et sa famille
(avant l’office) pour leur donner les photos et portraits pris l’an passé.
Clara est là aussi, elle qui était très impliquée dans la commission jeunes est
souvent absente du village maintenant. La maman voudrait bien nous inviter mais
nous partirons trop tôt pour cela. L’église luthérienne est déjà pleine à
craquer, les chorales s’entraînent et tout au long du chemin des marchands se
sont installés.
Auprès d'une mare un oiseau que je ne connais pas guette ses proies.
Nous quittons Ambohiponana pour prendre la piste centrale de la
vallée vers Maharivo. Nous faisons de nombreux arrêts pour donner des photos,
comme c’est souvent près des bornes fontaines j’en profite pour demander où ils
en sont des cotisations. Une ou deux fois on m’avoue être un peu ( ?) en
retard. Je recommence le refrain de l’eau gratuite et des tuyaux payants, on ne
sait jamais.
Partout dans ces hameaux des flopées d’enfants, des mamans qui
allaitent, d'autres pilonnent du blé ou du riz des hommes au boulot… tout le monde n’est pas allé aux offices !
Nous filons par un gué et un très mauvais chemin (plus question d’avancer avec
les vélos) jusque chez Noël, celui qui avait donné les sources pour renforcer
le réseau de ce secteur.
Nous donnons les photos à sa femme et apprenons qu’il
est malade et hospitalisé, mais surtout qu’ils n’ont plus le sou pour les
médicaments…
Sans montre on a du mal a évaluer l’heure, mais vu la chaleur et
la longueur des ombres on se dit qu’il est temps de rentrer pour le déjeuner.
On arrive au gîte essoufflés et fatigués par ce grand tour. J’apprends que
Raymond, le maire de Sahanivotry, est passé ce matin après notre départ. Je l’attendais
plus tôt et avais crû qu’il ne passerait plus.
Après une bonne sieste,
nous reprenons les vélos vers le sud sur la RN 7. Les paysages sont splendides,
nouvelle distribution de photos.
Le vent s’est levé et l’orage menace alors on
rentre. Ensuite j’attends Joséa qui devait venir pour le jardin. Elle ne viendra
pas. Avec Bints on monte les voir. Pour les géraniums c’est assez
catastrophique (Bints parle de gâchis). Très peu de plants sont toujours
vivaces. Poules et poussins grattent dans les trous pour chercher dans le compost
leur pitance. Les portes étaient encore ouvertes et deux ouvertures ont été
faites dans la clôture pour faire un raccourci pour les habitants du coin.
Pour
le jardin vivrier c’est plus encourageant, mais j’en referme la porte restée
ouverte. Je crois vraiment que seule la prise en charge par le CFP permettra de
sauver ce projet. Les plants de plantes médicinales ramenées par Michel de
Fianarantsoa sont toujours là en attente de répartition, Blandine les arrose
régulièrement… Lundi je dois revoir Joséa et j’en profiterai pour lui rappeler
tout cela. A courir trop de lapins à la fois… (ici il n’y a pas de lièvres)
Je retourne avec Bints à
la fabrique de pop corn pour en faire un petit film. Nous apprenons ainsi que
ce sont les paysans qui amènent leur maïs et paient le service « explosif »
de la fabrication (600 Ar l’explosion) et c’est après qu’ils vendent le pop
corn sur la rue et au marché. L’atelier peut produire jusqu’à 90 kg de pop corn
par jour. Les écoliers constituent la grande majorité des acheteurs pour le
repas de midi.
Nous ressortons pour faire un tour à pied sur la grande
rue avant la nuit, la pluie nous a épargné jusque là. Dîner tranquille avant qu’éclate
un violent et bref orage. Un film et au lit !
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