Mercredi 5 novembre
Le gardien a éteint sa
radio à la demande de Jean-Louis à la tombée de la nuit, cela évite de nous
empêcher de dormir ! Effectivement nous dormons plutôt très bien. Après le
petit déj (quel plaisir de retrouver le goût du beurre !) nous partons avec
Jean-Louis faire une grande balade, tandis qu'Oli reçoit ses patients avec
toujours la même générosité.
Promenade sur les pistes près de chez Jean-Louis et Oli |
Nous
longeons des maisons de riches quasi fortifiées. Drôle d'ambiance dans ce
quartier où tous ceux qui possèdent quelque chose doivent employer un gardien
pour éviter d'être pillés. Compliqué.
On va jusqu'à l'école où Jean-Louis
participe aux cours de gym avec des CM2. Les préscolaires sont aussi sur le
terrain de sport
Un peu de sport avec l'uniforme de l'école |
Les institutrices animent joyeusement la leçon où j'entends
des comptines en français pour rythmer les exercices. Les jacarandas en fleurs
sont magnifiques, curieusement ces fleurs "pleurent" la nuit, des
gouttes d'eau en tombent des corolles.
Plus loin nous croiserons ces martins
tristes (Acridotheres tristis pour les ornithologues) qui ont sale réputation ici : destructeurs
de nids, pilleurs de jardins etc... il faut dire que leur espèce de loup jaune
autour des yeux et leur démarche conquérante n'arrangent pas leur renommée !
Dans ce village les clôtures en épines du Christ sont très fréquentes et j'aime
beaucoup ces cactées aux fleurs d'un rouge orangé très particulier.
En
continuant notre marche nous passons devant le bureau du chef de fokontany,
rien à voir avec ceux de Manandona, ici il y a une secrétaire, trois salles
pimpantes dont une est consacrée à la bibliothèque et au soutien scolaire.
Les leçons à apprendre sont en français, la compréhension ici aussi est très faible. |
Nous rentrons et c'est l'heure de déjeuner
dans cette maison très confortable où nous discutons longuement. Jean-Louis est
un passionné de vieilles bandes dessinées et il me montre ses dernières
acquisitions en France et notamment un surprenant album de Spirou de 1942 où,
nulle part on fait une quelconque allusion à la guerre qui fait rage.
Plus tard
nous repartons en promenade en suivant ce mur très ancien magnifiquement coloré
à la tombée du jour.
Plus bas de nouvelles constructions ont poussé mais il
reste encore des habitations misérables entourées de jolies plantes.
Comme la
saison a été particulièrement sèche, cela permet aux paysans de creuser dans
les champs et rizières pour extraire un sable gris très fin et très apprécié
pour des enduits.
Tout le monde creuse, hommes femmes et enfants, ensuite il
faut porter le sable jusqu'à des tas, au bord de la piste où les camions
pourront le charger.
Les tas de sable alignés au bord du chemin |
Ce plateau entouré à l'est de montagnes est une splendeur.
Nous finissons le tour et près de la maison des enfants jouent au foot avec cet
espèce de ballon fait de bouts de plastiques serrés très fort. Pendant le dîner
nous subissons une des spécialités malgaches, le délestage électrique de la
Jirama, l'EDF locale. Ces délestages font le pain quotidien des journalistes et
des discussions des habitants des villes. Ils ont coûté sa place au dernier
directeur il y a quelques jours, mais le suivant aura bien du mal à faire mieux, car il s'agit bien
d'un problème d'infrastructures. Alors on sort les bougies, comme à la campagne
!
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