Lundi 13 octobre
Jeune femme aux énigmatiques dents dorées... |
Déjà des villageoises
sont à pied d’œuvre pour nous vendre du ragout de poulet, des citrons, des
graines… certaines femmes affichent des dents en or. Nous entrons dans le parc
avec notre guide officiel en tenue qui nous équipe de baudriers, de cordes
courtes et de mousquetons pour la sécurité. Nous commençons par voir quelques
lémuriens, un nocturne et trois diurnes… mais ce seront les seuls.
Lémurien nocturne éveillé par les touristes... |
Après un parcours
forestier fort impressionnant (lianes, ficus étrangleurs…) on commence
l’escalade de ces roches insensées. Le calcaire grisâtre montre des vagues
coupantes et très solides de plusieurs dizaines de mètres de haut. C’est
vraiment un site bluffant.
Pas facile à escalader
non plus : des échelles, des repose pieds fixés dans les parois, un pont
de singe au-dessus d’un vide impressionnant et menaçant, des redescentes dans
des grottes où il faut passer à quatre pattes pour franchir certains passages.
Le pont de singe |
On a croisé un rat sauteur et mangouste
effrayés par notre présence et aussi quelques touristes admiratifs (et oui). On
sort de là vers 12 h après 4h de surprises et d’émerveillement. On retourne
ensuite au village ramener notre guide, traverser la rivière Malambolo en bac
et s’arrêter au bistrot pique niquer autour de bières, thé et tonic. Retour sur
la piste de 120 km : 50 pourris et le reste où on peut atteindre les 60
km/h. Nos muscles endoloris sont encore bien secoués ! On s’arrête quand
même voir un beau caméléon qui traverse imprudemment la route. Il fait toujours
très très chaud et on a consommé beaucoup d’eau et de THB !
Le caméléon imprudent |
Vers 17h 30 juste avant
le coucher du soleil, nous voici arrivés à Belo sur Tsiribihina pour chercher
et trouver rapidement un hôtel bien curieux situé près d’une des rares mosquées
de Mada, le Menabe. Dans une cage vit un crocodile triste et les salles aux
plafonds élevés, éclairées au néon dégagent une impression de fin de vie
coloniale. Dans le coin d’une salle un vieux projecteur de cinéma 16mm (un Debrie, type Education nationale des
années 50). Les chambres sont sympa et propres, on prend (25000 AR envir 8€ la
chambre avec douche et wc). Les pièces sont surchauffées par le soleil de cette
journée et le ventilateur brasse joyeusement cette moiteur. Que la douche est
bienvenue ! On reste à discuter et à dîner (simple et bon), mais vers 21h
on va se coucher en espérant assouplir nos corps… Quelle journée inoubliable encore !
Mardi 14 octobre
Le muezzin chante l’appel
à la prière (quelle sono encore !) vers 5 h. On a eu bien chaud cette
nuit ! Les oiseaux chantent et se poursuivent dans l’air déjà tiède du
matin. Installé dans un angle de la loggia je vois la ville s’éveiller, les
premières charrettes tirées par des zébus approvisionner le marché, les voix
des gens montent jusque là. Le brouhaha de la vie quotidienne démarre, les
groupes électrogènes aussi, tandis que le soleil éclaire la ville. De mon
perchoir je vois aussi les toits de tôles rouillées, des palmiers, des
papayers. De l’autre côté on aperçoit le fleuve qui a donné la richesse à ce
point névralgique. Pourtant la fragilité et la rareté des infrastructures
routières limitent bien les déplacements. Bosco nous dit qu’en saison des
pluies les gros camions 4X4 mettent 25 jours pour remonter les 300km de la
« nationale 8 » qui part d’ici. Finalement notre route nous paraît
plus douce. Le patron de l’hôtel nous salue après nous avoir raconté son
histoire. Arrivé là en 1964 il a vu évoluer la ville, la concurrence aussi, les
4x4 qui ne s’arrêtent plus que pour manger… C’est lui qui avait acheté le
projecteur et la grande salle devenait le cinéma du village. Air France amenait
colons et films sur le petit aéroport… maintenant la vidéo aremplacé le cinéma et le projecteur n’est
plus qu’un élément décoratif. Il nous raconte aussi l’arrivée de la masquée
payée par l’Arabie Saoudite.
L'ancienne salle de cinéma |
Nous prenons le bac pour traverser la Tsribhina,
belle balade sur le fleuve très acif dès le matin.
La sortie du bac |
Vers 10 h on arrive au parc
de Kirindy, réserve privée très intéressante. Une promenade de 2 heures dans
cette forêt sèche qui contient des tas de plantes intéressantes mais aussi des
lémuriens, des oiseaux et des reptiles.
Un lémurien gourmand |
Nous déjeunons sur place (soupe) puis
sieste puis retour ver Morondava après quelques arrêts : association de
sculpteurs dans un village, les baobabs amoureux et l’inévitable, archi
prévisible et pourtant magnifique coucher de soleil sur l’allée des baobabs.
Une huppe faciée avec une proie |
On a beau le savoir, en vrai c'est plus beau... |
Salut les géants ! On passe la soirée avec des amis des Pidoux, Henriette
et Marcel dans un restau de poisson fabuleux « chez Alain »
capitaines rouges énormes et camaros au menu…
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