lundi 9 novembre 2015

D'Antsirabe à Antananarivo

Jeudi 5,  vendredi 6 et samedi 7 novembre

Jeudi 5 novembre

Dernier matin à Manandona. Il pleut encore. Nous finissons les valises tranquillement. Nina vient nous voir. Elle a beaucoup travaillé sur un compte rendu de la commission jeunes de l’année 2014. Bilan étonnamment vide, mais sur 5 pages. Nous y apprenons plusieurs formations dont les jeunes ont profité comme celle de 6 mois ( ?) comme formateur en agro-écologie d’un certain Élie, (pas son mari, un autre), et une autre en « management et direction de projets jeunes » d’une… matinée. On a demandé les conséquences pratiques de ces formations sur les autres jeunes sans obtenir de réponse. Aucune retombée concrète pour les autres jeunes. Par contre quels jolis certificats bien tamponnés ! Un peu désespérant. Nous allons lui montrer le gros groupe électrogène de l’ancien tank à lait avant d’aller saluer Missa à la bibliothèque. 

Le groupe électrogène à l'abandon
Un nouveau meuble supporte la nouvelle télévision. Elle est toute joyeuse et nous salue chaleureusement. Nous filons au marché, à cause de la pluie les fripiers n’ont pas déballé mais aussi pas de soubiques, ni de poteries, ni de nattes. 

Des paysans vendent leurs productions dans la gadoue. Les oignons ont bien profité de la pluie et sont devenus bien appétissants. Nous croisons Voahangy et son mari chez le boucher qui hache à la main la viande pour les boulettes de ce midi. 

 Nous rentrons. La pluie a cessé mais le temps est bien tristounet. Le repas pris en commun (sans Laureline ni Florian qui ne mangent pas le midi) est délicieux. Nous bouclons cette fois les valises et nos sacs. 

 Michel arrive avec le petit 4X4. Nous chargeons nos bagages et saluons nos amis avec émotion. Philibert n’est pas là, mais Rivo est passé tout à l’heure en renouvelant son attachement aux projets d’eau et de jardins. On quitte sous la grisaille Manandona où nous avons passé de bien beaux moments depuis presque un mois. Arrivés à Antsirabe nous posons les valises dans la jolie propriété prêtée par la styliste Lalasso à Michel et Cécile. Nous sortons guidés par Cécile pour aller (encore) chercher des souvenirs en broderie et cailloux. Pour la broderie c’est chez les sœurs de l’Evangile que nous allons. 

Le contrôle qualité des broderies
Sœur Agnès nous accueille. Vieille dame rayonnante au français teinté d’un bel accent italien qui nous parle de son travail dans la prison d’Antsirabe. Ce qu’elle nous raconte est vraiment terrible, mais par les travaux qu’elle leur confie, certains pourront avoir un pécule à la sortie ou tout simplement manger. En parlant des misères des Malgaches elle dit « j’irai peut-être au paradis, mais si j’y vais, ce serait trop injuste qu’ils ne passent pas avant moi et s’ils n’y vont pas, je n’irai pas non plus » avec une conviction radieuse. Epatante. 

Vie quotidienne à Antsirabe, là ça ne passe plus du tout !
Un petit coup de gonflette
 On file aux cailloux (en tuk tuk) près du mess des officiers, une alignée de petites cabanes présente toutes sortes de caillasses des plus simples aux plus précieuses. 

Claudie et Cécile craquent et je suis un peu contaminé par leur fièvre acheteuse au grand plaisir des vendeuses. On résiste quand même aux plus belles pièces qui dépassent les 1000 €… 

Magnifique spécimen
Il est temps de rentrer par le bus urbain à la villa. Michel est de retour avec ses flacons d’huiles essentielles et pendant l’apéro on joue tous au petit chimiste avec mixage par le grand sorcier, bouchage par Claudie et étiquetage par Cécile et moi des petites fioles de 10ml destinées aux formations des médecins prévues pour ces jours-ci. 

Dans l'atelier Huiles Essentielles du laboratoire Pidoux and Co
Rigolade aussi dans ce travail très sérieux. Repas et tout le monde au lit. Il fait vraiment froid ce soir et je dors avec la polaire.

La maison style balnéaire de Lalasso au tout petit matin

Vendredi 6 novembre

Réveil de très bonne heure (5h00) ; le ciel est dégagé. Un petit déjeuner rapide et complet, chargement des valises, et en route pour la cour de l’hôtel où nous attend le minibus « Go gasy car VIP ». Notre réservation est validée (24 000 Ar par personne), les bagages enregistrés puis soigneusement enveloppés et attachés sur la galerie. Le véhicule est neuf, et il n’y a qu’une personne par siège bien confortable.

Au final, nous serons 6 clients pour ce transport qui démarre à l’heure dite. Le conducteur est très prudent et manœuvre avec adresse dans les cassis de la route. Ce voyage pour Tana est l’occasion de voir le paysage, car il faisait quasiment nuit à l’aller. C’est vraiment magnifique, entre les rizières dont les plans d’eau miroitent dans la lumière matinale, le camaïeu de verts contrastant avec la terre brune ou rouge, et les maisons à l’allure coquette de leur nouvel enduit. Au milieu, les paysans au travail avec leurs zébus, leur angady, ou leur baguette de bambou terminée par un plumeau de plastique guidant les canards. Le niveau des cours d’eau a bien monté, charriant les limons à belle vitesse. 
Ambatolampy, capitale des fonderies d'aluminium, mais aussi des carrossiers !

Traversée d'un village, jour de marché
Quelle chance de quitter Madagascar sur ces belles images ! L’arrivée à Tana se fait à l’hôtel Palais des Roses, à l’heure prévue, en toute tranquillité, bien loin de l’agitation frénétique de la gare sud. 

 Il nous suffit de prendre un taxi (une Renault 9 de 37 ans) pour l’Avenue des hydrocarbures, au Leader Price (lieu facile à rallier et sécurisé), où Julia et les amis de Jacques (Jean-Louis et Oli) doivent nous rejoindre. 


Nous n’avons pas longtemps à attendre, tout le monde arrive en même temps. Nous prenons à Julia ce que nous pourrons ajouter dans nos bagages (tant pis pour les hautes corbeilles en raphia). Déjeuner à la cafétéria où le filet de zébu est parfait, puis direction le nord de Tana, vers la maison de Jean-Louis et Oli. 
Une belle promenade dans les rizières proches clôture cette belle journée, somme toute plutôt confortable.
Claudie

Samedi 7 novembre 2015

Réveil tardif (il était bien 7 h00), et le temps radieux, mais bien frais. Après un bon petit déjeuner, Oli retourne à ses consultations médicales, tandis que nous partons pour une longue promenade autour des rizières et le quartier avoisinant, guidés par Jean-Louis. 

Petit déjeuner à l'extérieur de la maison
Voitures de collection
Des murailles très anciennes, datant du 17 ou 18ème siècle cernent de vastes étendues herbeuses. Ces murailles hautes de 4 m, constituées de 7 rangs de blocs de terre agrégées de blanc d’œuf d’oie, indiquent les limites d’anciens domaines de nobles de haut rang. Magnifique. La colline où se situe la maison de nos hôtes est cernée par ces murailles, longues de plusieurs centaines de mètres. 

En contrebas, nous traversons à nouveau des rizières, d’où les ouvriers extraient aussi un sable gris bien particulier, utilisé en construction. Sur la colline d’en face, Jean-Louis nous montre un magnifique caméléon vert qu’il a failli écraser. Chouette, Claudie allait partir sans en voir un ! En fait, quelques centaines de mètres plus loin, deuxième rencontre avec un nouvel exemplaire, gris cette fois, et encore plus gros (long comme un avant-bras), particulièrement véloce. Nous sommes ravis.



 Plus loin, c’est un convoi de charrettes surchargées de briques, tirées par des zébus, qui sortent de la rizière où refroidissent des fours. Impressionnant comme cette antique 403 à la limite de la rupture.


Retour aux fours pour un nouveau chargement
 Sur le retour de cette balade de près de 10 km, nous nous arrêtons dans un lycée privé où travaille Jean-Louis. Coup d’œil dans une classe de terminale, où sont entassés 24 jeunes dans…moins de 16 m2 ! Pour suivre un cours de biologie, c’est coton. Retour à la maison. 
Les enfants jouent dans la rue
Plus loin un prêcheur prêche, il est bien seul.
Le nettoyage de ce bolide par son génial constructeur : 90 km/h !
 On a pu remarquer qu’ici, tout le monde salue en français, avec même un « Salut les trois ! » assez savoureux. Repas et après-midi bien tranquilles. Pendant l’après-midi, Jean-Louis accueille des jeunes pour partager sa bibliothèque de lectures choisies. Le jour tombe, Oli reprend sa blouse blanche, Jean-Louis parle de ses BD anciennes (quelle collection !), et nous allons clore ici ce blog. A très bientôt maintenant. 

Claudie et Jacques

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