Mercredi 4 novembre 2015
Il ne pleut pas encore ce matin et nous avons prévu de faire
un dernier tour à Fierenentsoa, pour récupérer le courrier pour une école
française. Mais juste avant de partir, Nina nous rend visite, afin de régler
les derniers problèmes avant notre départ. Puis, hop en selle, Jacques sur son
vélo jaune, et moi sur un plus classique Motobécane encore en très bon état
(Merci Gilles). Les chemins sont secs, mais attention aux petits creux à la
boue bien épaisse qui déséquilibrent l’équipage. Le paysage est toujours aussi
somptueux. Arrêts ornithologiques : grande aigrette, martin pêcheur (tous
les deux en pleine action de pêche), et aussi des inséparables qui filent comme
des éclairs verts…
Les paysans sont au travail un peu partout dans les rizières :
sarclage, éclaircissage et repiquage (avec parfois de la vase jusqu’à la
taille). Le repiquage est une exclusivité féminine, tandis que le travail à l’angady
de l’entretien des rizières est lui, masculin.
Nous voyons et entendons de loin
les élèves en récréation. Quand nous arrivons, tout le monde est en classe, il
règne un bourdonnement studieux. La Directrice sort joyeusement de sa classe pour
nous accueillir, bientôt suivie de ses autres collègues. La collègue de CP1 CP2
est là aujourd’hui, Jacques peut faire une photo de l’équipe au complet.
Puis,
nous sommes conviés à entrer dans la classe de la Directrice, où les élèves
nous accueillent d’un « Bonnnjour meeessieurs DAMES ! »
tonitruant et sympathique.
La Directrice nous remet tous les travaux d’élèves
pour leurs copains de France. Toutes les classes ont participé, et les
productions de grande qualité : dessins, collages, travaux manuels. Même
les préscolaires ont dessiné un élément de leur vie : la banane, la
maison, le taxi B… C’est frais, vivifiant… Je remercie vivement les élèves. Je
remets ensuite des pochettes de crayons, stylos, en disant que ce sera pour les
élèves.
La Directrice m’explique, en me les montrant, que tous les élèves ont
reçu leurs kits de rentrée, mais que les enseignants, eux, n’ont reçu aucune
dotation. Quand on sait que les salaires sont versés avec plusieurs mois de
retard…on ne peut qu’acquiescer à la suggestion de cette dame.
Ensuite, nous
faisons le point sur d’éventuels besoins en livres scolaires. Les CE sont
pourvus, mais les autres niveaux n’ont quasi rien. On verra avec le container,
si on ne peut pas arranger un peu les choses. Petit tour dans les classes, très
inégalement réparties, numériquement parlant. Si, dans le pré scolaire, on ne
compte qu’une vingtaine d’’enfants, les CP1 CP2 sont…82 (oui, oui, quatre vingt
deux !) La maîtresse nous explique qu’elle alterne par groupe de 40 entre écriture et oral.
La classe de préscolaire |
Et celle de CP1 CP2 de 82 élèves |
On reste un peu sans
voix. De retour sur la cour, nous évoquons, à la demande de la Directrice, la
possibilité d’un jardin pédagogique, puisque l’école possède du terrain
(environ 3000 m2). Les enseignants sont très motivés à faire découvrir de
nouvelles cultures à leurs élèves. Florian et Laureline, la balle est dans votre
camp !
Il est presque midi quand nous prenons congé de cette belle équipe
pédagogique. Retour plus difficile, le vent est contre nous et la pluie nous
rattrape, mais de façon bien modérée. Au passage de la rivière, joli moment d’observation
d’un agriculteur en train de baigner et nettoyer ses zébus.
Nous rentrons au
gîte juste pour déjeuner. Après une sieste interrompue par une monstrueuse
averse, je file acheter des nappes au magasin artisanal de VS. Il est temps de
commencer nos valises, et il ne nous reste pas tant de place que ça. Surprise :
Michel arrive avec Laureline fraîchement débarquée de Tana. Présentations,
salutations, et Florian l’emmène au jardin, puis la présente à l’équipe de VS
encore présente. La nuit tombe, l’électricité aussi .Il n’y a pas eu beaucoup d’ensoleillement
aujourd’hui. Le Directeur du CFP, comme convenu, vient nous remettre des propositions
d’activités et leurs chiffrages (document clair et précis), et une liste d’outillage
qu’ils aimeraient bien acquérir. A suivre, donc. Dîner sympathique, à la
frontale une nouvelle fois. Laureline prend le dernier lit qui reste, elle aura
plus de choix demain.
Voilà le dernier article
de ce blog écrit à 6 mains depuis Manandona pour cette saison 2015 du séjour.
Peut-être rajouterons-nous encore un ou deux articles sur le retour en fonction
des connexions internet dont nous pourrons disposer, mais là ce sera lié aux circonstances du voyage. Nous avons
parfois dû veiller tard pour que la connexion s’établisse, mais nous avons pu
vous transmettre textes et photos grâce à la magie de cette petite clé 3G
invraisemblable dans cet endroit si isolé. Merci beaucoup à tous ceux qui nous
ont accompagnés ici, nous avons eu beaucoup de bonheur à partager nos moments d’émotions
avec vous, nos belles rencontres, nos coups de gueule aussi. Bref cette passion
qui nous habite ici pour ce pays parfois insupportable, mais aussi tant aimable !!!
Nous reviendrons… Merci aussi et surtout à tous ces Malgaches qui ont accepté joyeusement (souvent même sollicité) d'être photographiés dans leur vie quotidienne.
Manandona et Sahanivotry ont encore tant de mystères à nous
raconter, tant de merveilles pour nous séduire. Et puis on laisse ici des amis
qu’il nous faudra bien retrouver.
Pour nous aussi il est temps de rentrer... |
Claudie et Jacques
Le billet du botaniste
Le billet du botaniste
La résupination. Qui connait la résupination ? C’est un
caractère floral assez rare, qui existe entre autre chez les orchidées. La
plupart des fleurs d’orchidées ne sont en fait… pas à l’endroit ! Les
fleurs effectuent une rotation de 180° pour se retrouver tête en bas. Bon. Mais
le « hasard » est bien fait. Car le labelle, le pétale souvent le
plus impressionnant des orchidées, se retrouve en bas, pour ensuite servir de piste
d’atterrissage pour les insectes polinisateurs.
Qui est arrivé en premier ? le labelle ? ou la
résupination ? Le labelle aurait il donc eu d’abord la tête en haut, ou
bien de la résupination aurait résulté la transformation du pétale du bas (qui
est en fait celui d’en haut, on finit par s’y perdre) en ce magnifique pétale ?
Bon. Mais il faut aussi savoir que la biologie est faite d’exceptions.
Et comme je vous parle des orchidées résupinées, je vais donc vous en présenter
une… qui ne l’est pas.
Une petite polystachia d’ibity présente un peu partout
mais rarement en fleurs. A priori, les polystachia sont toutes non résupinées.
Jusqu’à ce que…
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