Mardi 3 novembre 2015
Bonne nouvelle pour commencer la journée : l’eau est
revenue au gîte, la panne (on ne sait pas laquelle) est réparée. Quel
soulagement pour Voahangy et son mari ! Il va falloir vérifier que VS
cotise bien au réseau Laurentine !
Claudie ne claudique plus, le sourire
revient, la fièvre l’a abandonnée, deuxième bonne nouvelle. Enfin il fait beau,
la pluie tombée encore généreusement cette nuit s’est éloignée. L’électricité
se remet en route dès que le soleil effleure les panneaux, vers 7 heures. Paul
et moi déjeunons rapidement (délicieuses crêpes fourrées aux fruits) car
nous avons rendez-vous avec le maire Justin pour l’adduction d’eau
d’Ambohiponana. Il emmène Paul sur sa moto et je les suis à vélo. La lumière
est magnifique ce matin donc je m’arrête faire des images de temps en temps.
Rivo est bien sûr là aussi et nous montons sur la colline. En passant on
s’arrête à l’école catholique qui est en train de demander son agrément auprès
de la CISCO. Eux aussi sont en panne de locaux et une classe a lieu dans
l’église même. La jeune instit a son bébé sur les bras…
On les laisse en
passant derrière le Rova, ce qui me permet de voir l’arbre royal sous un bon
angle et une belle lumière. Je me régale !
A un moment un rapace vient se
servir dans les nids d’aigrettes. Vacarme et résignation.
Rencontre sur le chemin des sources |
On file un peu plus
haut et j’ai le temps de photographier un autre très bel oiseau et des insectes
avant que le colonel, propriétaire des sources et les contestataires ne soient
là.
Un guêpier de Madagascar, espèce endémique. |
La palabre s’éternise et encore une fois le vieux monsieur invective sans
écouter.
Ajouter une légende |
Un auditeur attentif |
Vers 10h je laisse Paul avec ce petit monde, mais avant que je les
quitte Justin m’indique son idée qui va tout régler : il va payer le détournement
partiel d’un canal, faire un barrage et déverser cette eau dans les rizières
qui craignent le manque occasionné par l’adduction d’eau. Fausse bonne
idée ?
Sur le toit les nasses à écrevisses sèchent |
En tout cas je pars rejoindre Voahangy et Claudie pour partir à
Antsirabe faire nos courses de souvenirs au bord du lac Andraikiba. On attend un
peu au bord de la route, il y a marché à Sahanivotry et les taxis B sont bien
pleins. Le nôtre aussi : en plus des très nombreux passagers on transporte
3 cochons sur le toit, un cochonnet dans les bras d’un passager, des poules,
des oies et du charbon de bois. Très rigolo !
Le Renault n’a plus de démarreur et une porte latérale qui
ne tient que par l’usage mystérieux d’un fer à béton. Après quelques arrêts
dépose-cochons dans une ambiance bon enfant, nous voici sur la place gare sud d'Antsirabe.
Un petit monsieur nous hèle, le bras levé. Au bout, les lunettes de
Jacques perdues hier !!! Pour une surprise, c’est une fameuse bonne surprise. Nous
quittons la gare et cherchons le bus pour Andraikiba. Le bus est moins encombré
et en bien meilleur état. Il passe par le marché de Sabotsy. La route serpente
à l’ouest d’Antsirabe, le mont Ibity domine l’horizon sud. Nous arrivons à pied
près du lac par une route un brin défoncée. Arrêt chez un professionnel du
batik. Il nous explique être en train de travailler sur une commande privée,
représentant des papillons (1mx2m). C’est bien joli.
En descendant vers le lac, une vision surannée nous
attend : plongeoir en béton, cabine de bains en enfilade, un style
balnéaire datant de la colonisation. Tout le long, un alignement de cabanes en
bois, chacune proposant qui ses pierres, bijoux, objets en bois…
Nous sommes les
seuls clients, et vite repérés. Nous nous en sortons en disant que nous
visiterons chacune des boutiques et choisirons ensuite. Jacques devient le
client fana des sculptures en bois façon Giacometti, et moi la fana des
cailloux. Heureusement que Voahangy est là pour négocier. Nos achats faits, on
retourne en ville. On plaisante en disant que le sac de Jacques est bien rempli
de bois pour le fourneau ! Par contre, le temps a passé si vite qu’on n’a
pas eu le temps de manger. On complète nos achats dans une boutique
d’Antsirabe, et faisons une pause chez notre chinois préféré.
Il est temps de
retourner à la gare routière, mais avant Jacques veut absolument trouver le
même poste de radio kitsch et chinois que Paul. Il y arrive, peut-être même
encore plus kitsch et absolument rouge !
Transporter une grande vitre en pousse n'est pas sans risque ! |
C’est le même taxi B que ce
matin, toujours sans démarreur, toujours avec la porte qui flanche, et deux
voltigeurs à l’arrière qui gèrent la perception des tickets et les paquets sur
le toit. Grandes gueules et pieds agiles, costauds aussi puisqu’ils poussent
pour démarrer.
Mêmes bakchichs aux postes de contrôle de police, sans oublier
les contrôles de gendarmerie motocycliste. La sage femme rencontrée samedi est
là et nous échangeons quelques points de vue, entre autres, sur la corruption.
Petit à petit, les gens descendent et nous rendons les planches posées en
travers du passage prévu entre les sièges, permettant de passer de 3 à 5 places
par rangée. Descente à Manandona.
Descente du taxi B, attention à la portière... |
Ça gronde un peu, mais il ne pleut pas. Diner
tranquille, à la lampe frontale, avant d’aller vite se coucher.
Jacques et Claudie
Le billet du botaniste
Petite promenade dans les vallées d’Ibity. Si certaines sont
relativement accessibles, d’autres le sont moins. Celle dans laquelle j’ai
trouvé cet hibiscus n’était pas la plus facile d’accès. Outre le fait que la
fleur soit magnifique, il a la caractéristique de ne pas s’ouvrir complètement.
C’est peut être un peu dommage, ne serait-ce que pour le plaisir de nos yeux.
Les hibiscus font partie de la grande famille des malvaceae.
Famille assez vaste, dans laquelle on retrouve de nombreuses ornementales
telles que les roses trémières ou les mauves, mais aussi quelques légumes,
comme le gombo, sous les tropiques. On y retrouve aussi de petites plantes au
nom pour le moins étrange, les Sida. Quelle idée est passée par la tête des
botanistes pour nommer ainsi une plante ? Surement que la maladie n’avait
pas encore été diagnostiquée a ce moment.
Plu étonnant encore, nous retrouvons maintenant dans la
famille des malvaceae les… baobabs, les fromagers. Ces immenses arbres,
énormes, vénérables. Quel rapport avec un banal hibiscus ? L’ère de la
génétique et de la reconstitution des arbres phylogénétiques a bouleversé bien
des choses. Et bien des méthodes de travail. Comment, nous, botanistes, pouvons
nous tenir au courant des mille changements tous les ans dans les
classifications ? Débrouillez vous, et instruisez-vous.
Pour les malvaceae, ce n’est pas si compliqué.
L’écorce des malvaceae est filandreuse. Il suffit d’en arracher un morceau pour
vérifier. (Bien sur, ce n’est pas le seul caractère qu’ils ont en commun).
C'est un grand plaisir de vous suivre régulièrement. Que d'anecdotes et situations cocasses ! Et puis on voit progresser votre travail pas toujours facile et bien arrosé à tout point de vue (?). Bravo à vous.Henry
RépondreSupprimer