Jeudi 5, vendredi 6
et samedi 7 novembre
Jeudi 5 novembre
Dernier matin à Manandona. Il pleut encore. Nous finissons
les valises tranquillement. Nina vient nous voir. Elle a beaucoup travaillé sur
un compte rendu de la commission jeunes de l’année 2014. Bilan étonnamment
vide, mais sur 5 pages. Nous y apprenons plusieurs formations dont les jeunes
ont profité comme celle de 6 mois ( ?) comme formateur en agro-écologie
d’un certain Élie, (pas son mari, un autre), et une autre en
« management et direction de
projets jeunes » d’une… matinée. On a demandé les conséquences pratiques
de ces formations sur les autres jeunes sans obtenir de réponse. Aucune
retombée concrète pour les autres jeunes. Par contre quels jolis certificats
bien tamponnés ! Un peu désespérant. Nous allons lui montrer le gros
groupe électrogène de l’ancien tank à lait avant d’aller saluer Missa à la
bibliothèque.
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Le groupe électrogène à l'abandon |
Un nouveau meuble supporte la nouvelle télévision. Elle est toute
joyeuse et nous salue chaleureusement. Nous filons au marché, à cause de la
pluie les fripiers n’ont pas déballé mais aussi pas de soubiques, ni de
poteries, ni de nattes.
Des paysans vendent leurs productions dans la gadoue.
Les oignons ont bien profité de la pluie et sont devenus bien appétissants.
Nous croisons Voahangy et son mari chez le boucher qui hache à la main la
viande pour les boulettes de ce midi.
Nous rentrons. La pluie a cessé mais le
temps est bien tristounet. Le repas pris en commun (sans Laureline ni Florian
qui ne mangent pas le midi) est délicieux. Nous bouclons cette fois les valises
et nos sacs.
Michel arrive avec le petit 4X4. Nous chargeons nos bagages et
saluons nos amis avec émotion. Philibert n’est pas là, mais Rivo est passé tout
à l’heure en renouvelant son attachement aux projets d’eau et de jardins. On
quitte sous la grisaille Manandona où nous avons passé de bien beaux moments
depuis presque un mois. Arrivés à Antsirabe nous posons les valises dans la
jolie propriété prêtée par la styliste Lalasso à Michel et Cécile. Nous sortons
guidés par Cécile pour aller (encore) chercher des souvenirs en broderie et
cailloux. Pour la broderie c’est chez les sœurs de l’Evangile que nous allons.
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Le contrôle qualité des broderies |
Sœur Agnès nous accueille. Vieille dame rayonnante au français teinté d’un bel
accent italien qui nous parle de son travail dans la prison d’Antsirabe. Ce
qu’elle nous raconte est vraiment terrible, mais par les travaux qu’elle leur
confie, certains pourront avoir un pécule à la sortie ou tout simplement
manger. En parlant des misères des Malgaches elle dit « j’irai peut-être
au paradis, mais si j’y vais, ce serait trop injuste qu’ils ne passent pas
avant moi et s’ils n’y vont pas, je n’irai pas non plus » avec une
conviction radieuse. Epatante.
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Vie quotidienne à Antsirabe, là ça ne passe plus du tout ! |
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Un petit coup de gonflette |
On file aux cailloux (en tuk tuk) près du mess
des officiers, une alignée de petites cabanes présente toutes sortes de
caillasses des plus simples aux plus précieuses.
Claudie et Cécile craquent et
je suis un peu contaminé par leur fièvre acheteuse au grand plaisir des
vendeuses. On résiste quand même aux plus belles pièces qui dépassent les 1000
€…
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Magnifique spécimen |
Il est temps de rentrer par le bus urbain à la villa. Michel est de retour
avec ses flacons d’huiles essentielles et pendant l’apéro on joue tous au petit
chimiste avec mixage par le grand sorcier, bouchage par Claudie et étiquetage
par Cécile et moi des petites fioles de 10ml destinées aux formations des
médecins prévues pour ces jours-ci.
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Dans l'atelier Huiles Essentielles du laboratoire Pidoux and Co |
Rigolade aussi dans ce travail très
sérieux. Repas et tout le monde au lit. Il fait vraiment froid ce soir et je
dors avec la polaire.
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La maison style balnéaire de Lalasso au tout petit matin |
Vendredi 6 novembre
Réveil de très bonne heure (5h00) ; le ciel est dégagé.
Un petit déjeuner rapide et complet, chargement des valises, et en route pour
la cour de l’hôtel où nous attend le minibus « Go gasy car VIP ».
Notre réservation est validée (24 000 Ar par personne), les bagages
enregistrés puis soigneusement enveloppés et attachés sur la galerie. Le
véhicule est neuf, et il n’y a qu’une personne par siège bien confortable.
Au
final, nous serons 6 clients pour ce transport qui démarre à l’heure dite. Le
conducteur est très prudent et manœuvre avec adresse dans les cassis de la
route. Ce voyage pour Tana est l’occasion de voir le paysage, car il faisait
quasiment nuit à l’aller. C’est vraiment magnifique, entre les rizières dont
les plans d’eau miroitent dans la lumière matinale, le camaïeu de verts
contrastant avec la terre brune ou rouge, et les maisons à l’allure coquette de
leur nouvel enduit. Au milieu, les paysans au travail avec leurs zébus, leur
angady, ou leur baguette de bambou terminée par un plumeau de plastique guidant
les canards. Le niveau des cours d’eau a bien monté, charriant les limons à
belle vitesse.
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Ambatolampy, capitale des fonderies d'aluminium, mais aussi des carrossiers ! |
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Traversée d'un village, jour de marché |
Quelle chance de quitter Madagascar sur ces belles images !
L’arrivée à Tana se fait à l’hôtel Palais des Roses, à l’heure prévue, en toute
tranquillité, bien loin de l’agitation frénétique de la gare sud.
Il nous
suffit de prendre un taxi (une Renault 9 de 37 ans) pour l’Avenue des
hydrocarbures, au Leader Price (lieu facile à rallier et sécurisé), où Julia et
les amis de Jacques (Jean-Louis et Oli) doivent nous rejoindre.
Nous n’avons
pas longtemps à attendre, tout le monde arrive en même temps. Nous prenons à
Julia ce que nous pourrons ajouter dans nos bagages (tant pis pour les hautes
corbeilles en raphia). Déjeuner à la cafétéria où le filet de zébu est parfait,
puis direction le nord de Tana, vers la maison de Jean-Louis et Oli.
Une belle
promenade dans les rizières proches clôture cette belle journée, somme toute
plutôt confortable.
Claudie
Samedi 7 novembre 2015
Réveil tardif (il était bien 7 h00), et le temps radieux,
mais bien frais. Après un bon petit déjeuner, Oli retourne à ses consultations
médicales, tandis que nous partons pour une longue promenade autour des
rizières et le quartier avoisinant, guidés par Jean-Louis.
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Petit déjeuner à l'extérieur de la maison |
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Voitures de collection |
Des murailles très
anciennes, datant du 17 ou 18ème siècle cernent de vastes étendues
herbeuses. Ces murailles hautes de 4 m, constituées de 7 rangs de blocs de
terre agrégées de blanc d’œuf d’oie, indiquent les limites d’anciens domaines
de nobles de haut rang. Magnifique. La colline où se situe la maison de nos
hôtes est cernée par ces murailles, longues de plusieurs centaines de mètres.
En contrebas, nous traversons à nouveau des rizières, d’où les ouvriers
extraient aussi un sable gris bien particulier, utilisé en construction. Sur la
colline d’en face, Jean-Louis nous montre un magnifique caméléon vert qu’il a
failli écraser. Chouette, Claudie allait partir sans en voir un ! En fait,
quelques centaines de mètres plus loin, deuxième rencontre avec un nouvel
exemplaire, gris cette fois, et encore plus gros (long comme un avant-bras),
particulièrement véloce. Nous sommes ravis.
Plus loin, c’est un
convoi de charrettes surchargées de briques, tirées par des zébus, qui sortent
de la rizière où refroidissent des fours. Impressionnant comme cette antique 403 à la limite de la rupture.
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Retour aux fours pour un nouveau chargement |
Sur le retour de
cette balade de près de 10 km, nous nous arrêtons dans un lycée privé où
travaille Jean-Louis. Coup d’œil dans une classe de terminale, où sont entassés
24 jeunes dans…moins de 16 m2 ! Pour suivre un cours de biologie, c’est
coton. Retour à la maison.
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Les enfants jouent dans la rue |
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Plus loin un prêcheur prêche, il est bien seul. |
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Le nettoyage de ce bolide par son génial constructeur : 90 km/h ! |
On a pu remarquer qu’ici, tout le monde salue en
français, avec même un « Salut les trois ! » assez savoureux.
Repas et après-midi bien tranquilles. Pendant l’après-midi, Jean-Louis
accueille des jeunes pour partager sa bibliothèque de lectures choisies. Le
jour tombe, Oli reprend sa blouse blanche, Jean-Louis parle de ses BD anciennes
(quelle collection !), et nous allons clore ici ce blog. A très bientôt
maintenant.
Claudie et Jacques